Dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants, l’Office central des stupéfiants du Mali (OCS) a procédé, ce mardi 30 novembre 2021, à la destruction par incinération de plusieurs tonnes de produits dopants à Dio Gare (Kati). Ces produits ont été saisis au cours des différentes opérations menées par les unités spécialisées de l’OCS, de la douane, de la gendarmerie ; et de la police, de novembre 2020 à novembre 2021.
Composés de 38,659KG de cocaïne ; 1,54Kg de métamphétamine ; 32 doses de off et crack ; 5513 briques et 277,83kg de cannabis ; 195kg de OG KUSH ; 75 briques de skentch ; 9370 briques et 400 kg de Haschisch; 20160 comprimés de tramadol ; 300 cartons de produits pharmaceutiques équivalent à des centaines de kilogrammes des produits pharmaceutiques contrefaits, ces produits, dont la valeur marchande est estimée à plus de 5 milliards de francs CFA, ont été incinérés ce mardi.
La destruction de ces produits stupéfiants a eu lieu à Diago, dans la commune rurale de Dio-Gare (Kati), en présence du DG de l’OCS, le Colonel Fousseyni KEITA ; du procureur du tribunal de grande instance de la Commune VI, Ibrahim A. SISSOKO ; de l’adjointe du préfet de Kati ; du maire adjoint de Dio, Sidi DIALLO ainsi que le représentant de la société civile.
À l’issue de l’opération, le DG de l’OCS, Colonel Fousseyni KEITA, a souligné que l’opération d’incinération découle de l’application de l’article 136 de la loi 01-078 du 18 juillet 2001 modifiée portant sur le contrôle des drogues et précurseurs, qui prévoit que la destruction des produits se fait en présence des représentants de l’autorité judiciaire et les membres de la commission de destruction. Et c’est sur la base de cet article, que le Procureur de la République près le tribunal de Grande instance de la Commune VI a ordonné la destruction de ces produits.
Il a déclaré que cette opération de saisie s’est déroulée de novembre 2020 à novembre 2021 à travers les des unités de l’OCS, de police, de la gendarmerie, de la douane, etc.
Au-delà du fondement légal, la destruction des produits stupéfiants a pour but de minimiser les risques de recyclage mais surtout de sensibiliser la population sur l’ampleur du trafic et de la consommation de ces produits dans notre pays.
La cérémonie de destruction a un but pédagogique qui consiste à impliquer les populations à travers les organisations de la société civile à la lutte contre le trafic de drogue en suscitant un éveil de conscience chez elles.
Il a souligné que le phénomène de la drogue prend de plus en plus une proportion inquiétante au Mali.
Pour lui, cette saisine ne représente qu’une infime partie de ce qui circule au Mali.
Par ailleurs, M KEITA a fait savoir que cette opération d’incinération est une opportunité de sensibiliser ceux qui doutent encore de la volonté politique de lutter efficacement contre ce fléau : « Beaucoup pensent que les produits qui sont saisis par nos unités sont recyclés. C’est pourquoi nous avons institué cette activité de façon annuelle afin de faire comprendre à nos concitoyens que la lutte contre la drogue est une réalité » s’est-il défendu.
Concernant l’activité en question, le directeur général de l’OCS a indiqué que cette opération se fait avec les moyens de bord.
Pour le substitut du procureur près le Tribunal de Grande Instance de la commune VI du district de Bamako, Ibrahim A. SISSOKO, les stupéfiants sont les seuls produits dont la production, la commercialisation et la consommation sont formellement interdites sur la base de la loi n° 01 078 du 10 juillet 2001, dans ses articles 99 et 138.
À ses dires, lorsque les individus sont interpelés avec suffisamment de preuves, ils sont immédiatement placés sous mandat de dépôt : « La justice est intraitable par rapport à ce fléau qui prend des dimensions inquiétantes au Mali », a-t-il affirmé.
De même, a-t-il tranché : « Il n’y a pas d’intouchable en la matière, les sanctions vont d’un an à cinq ans de prison ferme ».
De son côté, le président de l’association malienne de lutte contre la drogue, le terrorisme et la traite humaine, représentant de la société civile, a invité les autorités du pays à déclarer une guerre ouverte contre les trafiquants de drogue.
Pour sa part, le maire de la commune rurale de Dio, Sidi DIALLO, a invité les autorités en charge à aménager le site.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin