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Lutte contre les maladies tropicales négligées: vers l’élimination de l’onchocercose d’ici à 2030

A la suite de la communauté internationale, notre pays célèbre ce jeudi 3 février 2022, la Journée mondiale de lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) ; sous le thème central : «Atteindre l’équité en santé pour mettre fin à la négligence des maladies liées à la pauvreté». La cérémonie de lancement officiel des activités de cette journée aura lieu ce matin au Centre international des conférences Bamako.

 

L’information a été donnée, ce mercredi 2 février 2022, à la faveur d’une conférence de presse animée par le Dr. Soumaré Massitan DEMBELE, Coordinatrice des maladies tropicales négligées au Mali (MTN) dans les locaux du PNSO à l’ACI 2000.

C’était en présence du Pr Lamine TRAORÉ, Coordinateur du Programme national de santé oculaire (PNSO) ; Dr Salif Sériba DOUMBIA, du Programme mondial pour l’élimination de la filariose lymphatique ; de Yacouba SANGARE, Coordinateur du Programme National de Lutte contre l’Onchocercose (PNLO), etc.

Selon les initiateurs de cette rencontre, la Journée mondiale des MTN, célébrée chaque 30 janvier, sert de catalyseur pour transformer la sensibilisation en action, obtenir des ressources accrues pour les maladies tropicales négligées (MTN) et, surtout inciter le leadership politique et l’appropriation des programmes MTN des pays touchés.

Des différentes interventions, il ressort que les MTN sévissent principalement dans les zones rurales, dans les zones de conflit et les régions difficiles d’accès. Elles prospèrent dans des zones où l’accès à l’eau potable et à l’assainissement est rare.

D’entrée de jeu, Dr. Soumaré Massitan DEMBELE a indiqué que les MTN constituent un problème de santé publique au Mali.  Parmi les MTN fréquentes au Mali, elle a cité au moins huit, dont : le Trachome, l’onchocercose, la filariose lymphatique, la lèpre, la trypanosomiase humaine, la dracunculose, le Géohelminthiases, la trypanosomiase humaine Africaine, les bilharzioses.

Pour faire face à la situation, Dr. Soumaré Massitan DEMBELE a fait savoir que sept programmes ont été créés au Mali pour la prise en charge de ces MTN, des comités techniques de coordination et de pilotage ainsi que la désignation des points focaux au niveau des districts sanitaires et des directions régionales de la santé.

De même, trois plans stratégiques ont été élaborés et mis en œuvre (2007-2011, 2012-2016, 2017-2021) ; un quatrième est en cours d’élaboration.

Parlant de la situation épidémiologique, la conférencière a souligné que les enquêtes de prévalence menées en 2007 ont permis de réaliser les cartographies qui ont montré que les MTN sont réparties sur toute l’étendue du territoire.

Dr. Soumaré Massitan DEMBELE a défini les MTN comme un groupe de maladies parasitaires et infectieuses qui bénéficient de peu d’assistance pour leur élimination, principalement répandues dans les régions à climats tropicaux et subtropicaux, touchant surtout les pays les plus pauvres.

Elle a expliqué que ces MTN peuvent être combattues, voire éliminées grâce à des mesures préventives comme le traitement avec les médicaments, l’amélioration des habitudes d’hygiène, d’assainissement et une sécurité sanitaire des aliments. Selon elle, elles sont tributaires de l’état de pauvreté, c’est-à-dire du faible niveau socioéconomique, culturel et des conditions environnementales déficientes qui en sont les déterminants.

Au Mali, les MTN sont divisées en 3 groupes, à savoir : les MTN évitables par la chimiothérapie préventive (CTP) tel que le trachome, la filariose lymphatique, les bilharzioses, les vers intestinaux, l’onchocercose.

Les MTN dont la stratégie est basée sur l’identification et la prise en charge des cas (PCC) : la trypanosomiase humaine Africaine, la dracunculose ou ver de Guinée, la lèpre ;

Parmi les MTN dont les prévalences ne sont pas encore connues au Mali, il y a : l’ulcère de Buruli, la leishmaniose, le pian. Il en est de même pour la rage, la dengue et les envenimations.

Des résultats probants

Parlant d’acquis, la conférencière a fait savoir que concernant la filariose lymphatique, le Mali a arrêté avec le traitement de masse dans les 75 districts sanitaires et que le développement du dossier d’élimination pour la FL est en cours.

Pour le trachome, on constate aussi l’arrêt du traitement de masse dans l’ensemble des districts sanitaires endémiques, le développement du dossier d’élimination en cours.

S’agissant de la lutte contre le géohelminthiases, il y a là aussi l’arrêt du traitement de masse sur toute l’étendue du territoire ; la mise en œuvre des mesures de prévention pour éviter la recrudescence de la maladie ;

Pour la lèpre, le seuil épidémiologique est d’un cas pour 10 000 habitants est atteint depuis 2001. Maintenir l’élimination de la lèpre au niveau de tous les districts sanitaires.

Autre MNT autre constats, la lutte contre la dracunculose est parquée par l’arrêt de la transmission de la maladie du Ver de Guinée dans les régions de Kayes, Koulikoro, Tombouctou, Gao et Kidal.

Concernant la trypanosomiase humaine Africaine, le Mali a été déclaré par l’OMS en 2020 éligible pour l’élimination. Là on enregistre d’ailleurs la disponibilité d’un draft de document de validation de l’élimination.

Parmi les difficultés rencontrées par les acteurs dans le cadre de la lutte contre les MTN, Dr. Soumaré Massitan DEMBELE a évoqué principalement l’insuffisance en ressources humaines, matérielles et financières ; l’insuffisance dans l’identification et la prise en charge des cas et des complications liées aux MTN (Eléphantiasis, hydrocèles, Trichiasis…). Il s’agit aussi de la discordance dans la motivation des relais communautaires ; l’insuffisance dans l’hygiène et l’assainissement du milieu ; l’insuffisance dans la collaboration multi-sectorielle et transfrontalière, etc.

Dans le monde, plus d’un milliard de personnes sont affectées par les maladies tropicales négligées, selon les chiffres de l’OMS.

L’Afrique, selon la même source, compte pour 40 % (400 millions de personnes) du fardeau mondial.

Ces maladies tropicales négligées peuvent être accablantes, en causant par exemple de fortes douleurs, des handicaps et des malformations, la malnutrition, un retard de croissance et des déficiences cognitives. L’anémie causée par certaines de ces maladies a un effet direct sur la mortalité maternelle.

La Journée offre l’occasion de relancer les efforts pour mettre fin aux souffrances causées par ces 20 maladies dues à une variété d’agents pathogènes, notamment des virus, des bactéries, des parasites, des champignons et des toxines.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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