Le Bureau l’ONUSIDA au Mali, en partenariat avec le Haut Conseil national de lutte contre le Sida, a organisé, hier jeudi, dans ses locaux à l’ACI 2 000, une conférence de presse, qui avait pour objet de partager avec la presse le Rapport, présenté le 21 novembre dernier à Abidjan par le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel SIDIBE, intitulé : « Savoir, c’est pouvoir ».
Ont pris part à l’événement, la directrice pays de l’ONUSIDA au Mali, NDIMIRA NSABIMANA Félicité, et le Secrétaire exécutif du Haut Conseil national de lutte contre le Sida, le Pr Moussa MAIGA.
Après un rappel du mandat de l’ONUSIDA, la Directrice pays dira que le Rapport « Savoir, c’est pouvoir » est un véritable outil de plaidoyer et d’appel à l’action pour plus de charges virales (quantité de virus dans le sang d’un individu) indétectables dans les pays.
Elle a souligné que ce Rapport part du principe selon lequel « une personne dépistée positive au VIH, mise sous traitement ARV, bien suivie avec une charge virale indétectable ne transmet plus le VIH (le virus du Sida) ».
Elle a profité de l’occasion pour partager avec la presse les récentes données publiées dans le Rapport sur la situation globale de la lutte contre le Sida, à travers le monde.
« En 2017 ; 36,9 millions de personnes vivaient avec le VIH ; 21,7 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale ; 1,8 million de personnes sont nouvellement infectées par le VIH ; 940 000 sont décédées de maladies liées au Sida ; 77,3 millions de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l’épidémie ; 35,4 millions de personnes décédées de suite de maladies liées au Sida, depuis le début de l’épidémie ; et enfin environ 9,4 millions de personnes ne savaient pas qu’elles vivaient avec le VIH », a-t-elle énuméré.
Par ailleurs, il ressort du Rapport de l’ONUSIDA, que plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH, (52,6 %) n’a pas de suppression de la charge virale. De même, le rapport fait ressortir les disparités entre les régions et entre les pays d’une même région, en matière de charge virale : « En Afrique de l’Est et du Sud : 52 % ; en Afrique du Sud, 74 % en Namibie et 32 % en Éthiopie. En Afrique de l’Ouest et du Centre : 29 % au Burkina, et le Mali 13 % ».
A son avis, pour renverser cette faible tendance de charge virale indétectable et aider les pays à accélérer la réalisation des 90 90 90, il faut « une volonté politique plus affirmée ; davantage de financements domestiques et internationaux à mobiliser ; le renforcement des services de santé ; une approche VIH fondée sur les droits de l’homme ». Ce dernier point, souligne-t-elle, demande « la disponibilité, l’accessibilité, l’acceptabilité et une bonne qualité des services… »
Le Secrétaire exécutif du HCNLS a présenté la situation d’épidémie au Mali qui n’est pas non plus reluisante. La preuve, selon le Pr Moussa MAIGA, le taux de prévalence reste stable avec 1,1 %. Mais sont davantage exposés les travailleurs du sexe (24 %), les homosexuels (13 %), les toxicomanes notamment, par drogue injectable (5 %) ainsi que la population migrante (‘’Coxeurs’’, routiers, Grands chantiers).
Il reconnait que le Mali fait partie des pays moins avancés dans le traitement et l’atteinte des objectifs « trois 90 ».
Toutefois, un plan de rattrapage concernant tous les gaps a été élaboré. Il consiste à accélérer le dépistage, le traitement (mettre sous ARV ceux qui sont dépistés positifs) et la transmission verticale (transmission du VIH de la mère à l’enfant). L’autre volet du plan est la mobilisation de moyens très importants.
L’occasion a été saisie par le Secrétaire exécutif pour soutenir que le gouvernement malien a décidé de maintenir les acquis. Et de rassurer que la « prise en charge des malades du Sida et des personnels d’appui ne fera pas défaut ».
« Actuellement au Mali, les estimations font état de 109 000 personnes vivant avec le Sida au Mali, dont 40 000 sous traitement et plus de 50 % qui doivent être sous traitement ne sont pas connues », a-t-il révélé. Voilà pourquoi, il a beaucoup insisté sur le dépistage, qui permet de savoir son statut sérologique, avant la prise en charge si la personne est déclarée séropositive et enfin savoir si la charge virale est indétectable.
En tout cas, le Secrétaire exécutif est convaincu que le Mali sera aux rendez-vous de 2020, à savoir l’atteinte des 90 90 90 et celui de 2030, consacré à l’élimination de l’épidémie du Sida.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin