L’Ambassade des États unis a participé, hier jeudi, à la projection du film « Oumou, un destin arraché » au lycée Ba Aminata DIALLO (LBAD) -ex-lycée des jeunes filles. L’initiative vise à sensibiliser les filles, à la veille de la journée internationale des femmes, sur le mariage précoce, l’un des défis auxquels elles sont confrontées.
À la veille du 8 mars de cette année, l’Ambassade des USA au Mali a créé un cadre d’échanges entre des jeunes maliens autour de l’épanouissement de la jeune fille, à travers le film « Oumou, un destin arraché ». Cette production était l’un des films maliens représentés lors de la dernière édition du FESPACO de Ouagadougou.
Le proviseur du LBAD et l’Attachée culturelle de l’Ambassade des États-Unis au Mali, respectivement Alima KONE et Emma MOROS ont coprésidé cette cérémonie en présence des élèves dudit établissement ainsi que des membres du Conseil national consultatif des jeunes du Mali. Cette organisation de jeunes est à l’origine de ce film court métrage d’une trentaine de 30 min.
Exprimant son enthousiasme pour l’organisation de ce cadre d’échanges, le proviseur de l’établissement a également salué l’ambassade des USA d’avoir pensé à cette initiative participant à la lutte contre le mariage précoce. Aussi, elle atteste l’engagement du gouvernement américain en faveur à l’épanouissement des Maliennes, a indiqué le proviseur.
De son côté, Emma MOROS a rappelé que la journée internationale des femmes constitue une occasion privilégiée non seulement de réfléchir et de jeter un regard rétrospectif sur les conditions importantes que les femmes du monde entier ont apportées à tous les domaines. Aussi, elle est un moment pour réfléchir sur l’avenir de la femme de façon générale.
Après des années de combat pour l’épanouissement, l’avenir reste toujours sombre pour de nombreuses femmes dont des Maliennes. L’un des défis qui est en train de compromettre l’avenir, selon Emma MOROS, est le mariage des enfants.
« Quand une fille se marie et donne naissance à un enfant, c’est le facteur le plus déterminant pour son avenir économique. Le mariage précoce et la procréation changent les options d’une fille pour le reste de sa vie », a affirmé l’attachée culturelle de l’Ambassade des États-Unis au Mali avant de rappeler des données sur l’ampleur de cette pratique au Mali, très conservateur de certaines valeurs.
En effet, s’appuyant sur les résultats de l’enquête démographique et de santé au Mali, elle signale que 50 % des filles maliennes sont mariées avant 18 ans. Et c’est la région de Kayes qui occupe la tête du peloton avec un taux de prévalence de 27 % des filles mariées avant 15 ans, a fait savoir Emma MOROS.
« Le mariage des enfants est une violation des droits humains », a-t-elle déclaré. Au-delà de la violation des textes, le mariage précoce a de sérieuses conséquences sur la jeune fille. Parmi celles-ci, il y a le risque de complications lors de l’accouchement, le risque élevé de contracter le VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles…
Face à cette situation, elle a déclaré que le gouvernement américain s’employait à sensibiliser le public aux problèmes posés par le mariage précoce et à éduquer à cette question importante. Ainsi, elle a indiqué que les USA ont sponsorisé le projet de renforcement du leadership et de l’autonomisation des filles, à travers l’éducation (GLEE). Selon elle, ce projet permettra de scolariser plus de 19 968 filles âgées de 10 à 14 ans et de faire en sorte que 61 390 autres adolescentes entre 10 à 18 ans restent à l’école primaire et secondaire dans les régions de Kayes et de Mopti.
Par Sikou BAH
Source: info-matin