Notre pays, à l’instar de la Communauté internationale, a célébré samedi la Journée mondiale de la lutte contre le glaucome. En prélude à l’évènement l’Association malienne de lutte contre le glaucome (AMLG), en partenariat avec le Programme national de la santé oculaire (PNSO) et l’Ong Saigthsaivers a organisé, à la Maison des aînés, une conférence débat animée par le Dr Fatou Sylla sur le thème « Glaucome, un voleur silencieux de vue ».
Cette journée a été décrétée par le système des Nations unies depuis 2012. L’AMLG n’a pas dérogé à la règle en célébrant cet évènement pour la 5ème fois dans notre pays.
La cérémonie d’ouverture, présidée par le représentant du Programme national de la santé oculaire, Farian Keita, s’est déroulée en présence du président de l’AMLG, Diougou Keita, du secrétaire général de l’AMLG, Alassane Minkaïlou Maïga, et du président de Djina Dogon, Mamadou Togo.
Pour Farian Keita, la Journée internationale de la lutte contre le glaucome est l’occasion de faire le plaidoyer à l’endroit des autorités pour intensifier les mobilisations et les informations autour de cette maladie des yeux qui est la deuxième cause de cécité au monde et au Mali.
Selon le président de l’AMLG, une enquête menée en 2012 par l’IOTA, a révélé que 4,3% des personnes vivant dans le district de Bamako, âgées de 30 ans et plus ont le glaucome. Pour ce faire il a déclaré que le glaucome, depuis toujours, est un problème de santé publique. Il a ainsi profité pour lancer un cri de cœur à l’endroit des plus hautes autorités à faire de cette maladie, une priorité nationale.
Le président de Djina Dogon à quant a lui félicité les initiateurs pour l’organisation de cette journée et pour avoir invité des spécialistes du glaucome afin d’informer et de communiquer d’avantage sur cette maladie. « Les yeux jouent un très grand rôle dans nos vies, si vous perdez la vue, vous avez perdu 60% de votre valeur humaine » a notifié Mamadou Togo.
Le Dr Fatou Sylla a, dans son exposé, expliqué que le glaucome est une maladie le plus souvent insidieuse sans douleur et que seul l’examen auprès d’un ophtalmologiste permet de dépister. Elle a indiqué que le diagnostic se fait grâce à plusieurs examens, notamment la mesure de la pression intraoculaire avec un tonomètre ; la mesure de l’épaisseur de la cornée permettant d’ajuster les chiffres de tension oculaire ; l’examen de l’angle irido-cornéen ou gonioscopie ; l’examen de la papille optique au fond d’œil ; l’analyse des fibres optiques et l’examen du champ visuel en périmètre automatisée.
Dr Fatou Sylla a déploré le manque de consultation régulière des populations, car la plupart des personnes atteintes du glaucome ne savent pas, que seule une consultation peut les sauver. Elle a rappelé qu’une fois la maladie est détectée précocement, le patient à plusieurs chances de préserver sa vision, à travers des traitements qui empêcheront le glaucome d’évoluer. Parmi ces traitements, il y’a les collyres qui sont administrés dans l’œil quotidiennement, les lasers et la chirurgie qui permet de diminuer la tension oculaire en augmentant la filtration de l’humeur aqueuse.
La garantie d’une conservation de la vision ne se fait qu’au prix d’un bon suivi des prescriptions et d’une surveillance ophtalmologique régulière a prévenu Dr Fatou Sylla.
Abdoul Karim COULIBALY
Source : Essor
