L’Hôtel Meridiana (Ex Kimpeski) a servi de cadre, le mercredi 29 septembre 2021, à la tenue de l’atelier de validation du Mécanisme de Référencement National (MRN) pour la protection des victimes de la traite au Mali. Ce mécanisme permettra aux services étatiques compétents de remplir leurs obligations de protection et promotion des droits fondamentaux des victimes à travers un partenariat stratégique et opérationnel avec les acteurs de la société civile. La cérémonie d’ouverture de cet atelier était présidée par le représentant du Ministre de la Justice et des droits de l’homme, garde des sceaux, Boubacar TOURE, en présence du chef de Mission de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) au Mali, Pascal REYNTJENS, du représentant de l’Ambassade des Pays-Bas au Mali, Lassana DIOMBANA et d’autres personnalités.
Selon le chef de Mission de l’OIM (l’Organisation Internationale pour les Migrations) au Mali, Pascal REYNTJENS, à travers le Mécanisme de Référencement National (MRN), les acteurs intervenant dans le domaine de la protection utiliseront dorénavant le même manuel de procédure et d’assistance et amélioreront la qualité des services et de la prise en charge des victimes de la traite sur le territoire malien. « En décidant de se doter d’un Mécanisme National de Référencement, le gouvernement du Mali a l’ambition d’améliorer la protection des victimes, et à terme, de renforcer la politique nationale en la matière », a-t-il dit. Enfin, il dira que ce mécanisme est un précieux outil dans l’assistance et la protection des victimes de la traite au Mali.
Pour sa part, Lassana DIOMBANA, Conseiller Politique et Migration de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Mali a fait savoir que le Mécanisme de Référencement National, validé, contribuera à une meilleure coordination de la protection des personnes victimes de traite au Mali. Quant au représentant du Ministre de la Justice et des droits de l’homme, garde des sceaux, Boubacar TOURE, Président du Comité National de Coordination de la Lutte contre la Traite des Personnes et les Pratiques Assimilées (CNCLTPE), la traite des êtres humains est une forme moderne d’esclavage et par conséquent une violation des droits de l’homme.
Selon lui, ce phénomène constitue un crime odieux qui se nourrit des inégalités, de l’instabilité et de l’insécurité que traverse le Mali. A l’en croire, les trafiquants exploitent l’espoir et la détresse d’autrui, et s’attaquent aux plus démunis en les privant de leurs droits fondamentaux.
A ses dires, les enfants et les jeunes, les migrants et les réfugiés sont des cibles de choix. Il a aussi indiqué que les femmes et les filles se retrouvent encore et toujours dans la ligne de mire. « Nous parlons ici de l’exploitation sexuelle odieuse, de la mendicité et du travail forcé, ainsi que de l’esclavage par ascendance. Ces drames se passent dans nos villes, sous nos yeux. Nous ne pouvons pas les accepter ! Par ailleurs, force est de constater que trop souvent les trafiquants agissent en toute impunité, et leurs crimes sont loin de recevoir l’attention requise. Nous devons réagir et prendre nos responsabilités ! », a déclaré Boubacar TOURE. Il a souligné que le gouvernement du Mali n’est pas resté les bras croisés puisque le pays s’est doté d’un cadre juridique approprié et a adopté un certain nombre de mesures normatives visant à protéger les victimes de la traite, notamment la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille.
En outre, il dira que le Mali a adopté la loi n° 2012-023 du 12 juillet 2012 relative à la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées. « En dépit des efforts de l’État malien dans la lutte contre la traite des Personnes, on constate encore de nombreux défis au niveau national. Or, seule une approche concertée entre les acteurs clés permettra de mettre en œuvre des mesures de prévention et de répression efficaces porteuses d’espoir pour les victimes de la traite. C’est à cette fin que le Comité et ses partenaires mettent à la disposition des acteurs impliqués dans la lutte contre la traite des personnes ce Mécanisme de Référencement National pour favoriser une meilleure prise en charge des victimes de la Traite », a souligné Boubacar TOURE.
Pour lui, ce mécanisme permettra aux services étatiques compétents de remplir leurs obligations de protection et promotion des droits fondamentaux des victimes à travers un partenariat stratégique et opérationnel avec les acteurs de la société civile. Enfin, le représentant du ministre de la justice a souhaité une véritable coopération pour la lutte contre la traite des personnes et la protection des victimes.
Aguibou Sogodogo