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Lutte contre la mortalité maternelle et néonatale : les sages-femmes à l’avant-garde

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise une sage-femme pour 5.000 habitants. Selon le Programme de développement sanitaire et social (Prodess), notre pays est très loin de ce ratio recommandé par l’organisme onusien avec une sage-femme pour 38.000 âmes. Conscient de cette situation, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), en partenariat avec le ministère de la Santé et du Développement social, a mis en œuvre une initiative intitulée : «Déploiement des sages-femmes volontaires des Nations unies (VNU) dans 6 régions du Mali». Il s’agit de Koulikoro, Ségou, Sikasso, Mopti, Tombouctou et Gao et dans le District de Bamako.

Le projet a étésolennellement lancé, lundi dernier, dans un hôtel de la place. La cérémonie était présidée par la ministre en charge de la Santé, Dr Fanta Siby, en présence du représentant résident de l’UNFPA au Mali, Dr Eugène Kongnyuy et d’une cinquantaine de sages-femmes, nouvellement recrutées dans le cadre de cette initiative. En effet, le projet permettra de recruter et de déployer au total 200 sages-femmes d’ici l’horizon 2024 dans les différentes régions concernées. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du 8è programme de coopération Mali-UNFPA et vise à rapprocher les services de santé des populations des zones d’accès difficile. Il contribuera à l’accroissement de la prévalence contraceptive, l’élimination des violences basées sur le genre (VBG) et à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.

La ministre de la Santé et du Développement social a indiqué que la disponibilité des sages femmes était une préoccupation compte tenu de leur rôle indispensable dans l’offre des soins de santé. Elle a également rappelé l’insuffisance de ces mains utiles dans la prise en charge de la santé de la mère et de l’enfant et l’iniquité dans leur répartition.

Dr Fanta Siby a insisté sur l’urgence d’agir pour la disponibilité des ressources humaines qualifiées dans ce domaine. Selon le Système local d’information sanitaire (SLIS 2019), les statistiques nationales indiquent que 3.171 sages-femmes et infirmiers obstétriciens servent une population de plus de 20 millions d’habitants. Parmi ce nombre 1.034 sages-femmes officient à Bamako, soit plus d’un tiers. L’Enquête démographique de santé (EDS) de 2018,indique 325 décès maternels sur 100.000 naissances vivantes. Le même document mentionne 33 décès néonatals sur 1.000 avant l’âge d’un an et seulement 67% des accouchements sont assistés par un personnel de santé qualifié. Aux nouvelles recrues, la ministre a rappelé que son département attend d’elles des résultats de qualité dans un contexte national doublement marqué par la faiblesse des indicateurs de santé de la reproduction et la Covid-19.

Le représentant de l’UNFPA a salué les efforts accomplis par notre pays en termes de réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Selon lui, un nombre suffisant de sages-femmes qualifiées et une bonne répartition sur l’ensemble du territoire pourrait davantage réduire le taux de mortalité maternelle qui reste toujours élevé. Dr Eugène Kongnyuy a aussi expliqué que selon l’OMS, les sages-femmes ont les capacités techniques requises pour fournir 87 % des services liés à la grossesse. Ces professionnelles de la santé ont aussi un rôle central dans la prévention et la prise en charge des cas de violences basées sur le genre (VBG), a renchéri le patron de l’UNFPA.

Il justifiera que l’Initiative a été développée en vue de faciliter aussi l’atteinte des trois résultats transformateurs à savoir : «Zéro décès maternel évitable», «Zéro besoin non satisfait en planning familial» et «Zéro VBG» à travers l’amélioration de la qualité de l’offre et dans le but de la capture du dividende démographique.Le diplomate onusien a également invité les sages femmes à jouer efficacement leur rôle pour mériter la confiance des populations.

La cérémonie de lancement a été suivie d’un atelier de 5 jours pour renforcer les capacités des 50 nouvelles sages-femmes recrutées dans le cadre de l’initiative. Celles-ci ont aussi été dotées de blouses roses avec des bonnets, de téléphones et ordinateurs portables, de gel et de masques.

Mohamed D.DIAWARA

Source: Essor
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