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Lutte contre la corruption : Que peuvent les nouvelles autorités?

«Les peuples les plus corrompus dépendent moins de ceux qui ont les mauvaises lois que ceux  qui les méprisent»affirme Jean Jacques Rousseau. Plus loin, il ajoute : «On a rarement vu un peuple corrompu redevenir vertueux». Cette assertion du philosophe français témoigne à suffisance de toute la difficulté à saisir la problématique de la lutte contre la corruption. Mais et surtout les mécanismes pour l’éradiquer dans une société qui a connu des décennies de corruption, comme la nôtre…  

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Au Mali, il est évident que la lutte contre la corruption relève moins d’une absence de structures de lutte contre le phénomène que la capacité de celles-ci à endiguer la corruption et la délinquance financière. La preuve, de nos jours, on compte plus de 4 structures de contrôle des affaires publiques et de l’action gouvernementale au Mali. Il s’agit, entre autres : de la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA), du bureau du Vérificateur Général, de la Section des comptes au niveau de la Cour suprême, du Contrôle de l’action gouvernementale exercé par les Commissions spécialisées de l’Assemblée nationale.

 

 

Constat : ces mesures juridiques n’ont produit qu’un effet de coup d’épée dans l’eau. Et, notre pays demeure toujours en peloton de tête des pays les plus corrompus du monde. Ce triste constat est aujourd’hui à l’origine des motivations du président de la République à faire de la lutte contre ce fléau une priorité de son mandat. Difficile de ne pas y croire. Car, le président a montré sa bonne foi  en décrétant, au lendemain de sa victoire à l’élection présidentielle de 2013, l’année 2014 comme année de lutte contre la corruption. Mais, le président de la République a-t-il les moyens d’aller jusqu’au bout de sa logique ? Pour le moment, certains actes posés par son gouvernement semblent être dans la logique de son slogan, à savoir : « Nul n’est au dessus de la loi ». Cette phrase que le président de la République crie sur tous les toits depuis son arrivée à Koulouba.  D’ailleurs pour matérialiser cette volonté, un forum national de lutte contre la corruption et la délinquance financière s’est tenu au mois de janvier 2014. Dans la même lancée, une loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite est sur la table de l’Assemblée et attend d’être examinée dans les jours à venir. Dans les faits, on note la transmission d’une centaine de dossiers de corruption à la justice sur la base des rapports de certains services de contrôle, notamment la CASCA.

 

Ce qui est évident, le contribuable malien a déjà payé un lourd tribut à cause de cette délinquance financière. Pour preuve, de l’avis de beaucoup d’observateurs, c’est ce fléau qui serait à l’origine du coup d’Etat du 22 mars 2012.  Pourtant, la lutte contre la corruption n’est pas une pratique nouvelle au Mali. Tous les pouvoirs qui se sont succédés  ont parfois fait de cette lutte une priorité dans leurs programmes de gouvernement avec des résultats mitigés. Aujourd’hui, force est de reconnaitre que les résultats engrangés à cet effet n’ont pas comblé les attentes.

 

La question que l’on doit se poser aujourd’hui est de savoir si le président IBK pourra relever la barre plus haute dans ce combat ? Ou alors, comme ses prédécesseurs, va-t- il se noyer dans la gestion de certains dossiers de la nation tels que la lutte contre la corruption, la réconciliation nationale…? Cependant, aujourd’hui avec autant de dossiers toujours pendants devant la justice, ce combat contre la corruption vu comme étant le cheval de bataille d’IBK donne l’allure de n’être qu’une tempête dans un vert d’eau.

Abdoulaye Ouattara

SOURCE: Le Républicain

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