Hier lundi 28 octobre, l’enceinte de la Maison de la presse a servi de cadre à la tenue d’une conférence de presse. Celle-ci était organisée par Mohamed Aly Bathily, ancien ministre de la Justice, et ses soutiens. Au-devant de la scène, étaient entre autres présents : le représentant du ‘’collectif aidons la justice’’, Sidiki Kouyaté ; celui du Biprem ‘’Fassoko’’, Lassine Diawara ; et Ibrahim Djoncoloni Coulibaly, journaliste. L’idée principale à retenir : apporter leur soutien à la justice malienne.
Pour exhorter le ministre Malick Coulibaly et son procureur anticorruption près le tribunal de grande instance de la commune III, Mamoudou Kassogué, l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Aly Bathily, et ses soutiens ont tenu une conférence de presse. Pour reprendre les dires, ceux-ci sont, de nos jours, résolus à soutenir le combat déclenché par la justice contre la corruption au Mali.
Appelé à se prononcer, Mohamed Aly Bathily exprime le sentiment qui l’anime : « Il y a longtemps que nous attendons tous ce moment. Nous sommes tous contents d’apprendre ce qui se passe actuellement au niveau de la justice malienne. Bien avant ce moment, notre combat a toujours été le respect des lois, voire une justice saine et équitable au service de tous ». D’après l’ex-ministre d’IBK, il est temps que l’État de droit soit une réalité partout au Mali, et que la primauté s’accorde à une justice capable de satisfaire tout le monde. Cela, sans distinction aucune entre les citoyens.
Pour lui, chaque citoyen doit être mis dans ses droits par les juges. Qu’on soit riche ou pauvre, le tort doit être donné à celui qui le mérite. Et la raison, dit-il, à celui qui la mérite. Les propos du ministre font dire à la salle qu’aucune Nation ne peut être construite sans une bonne justice. Aussi, dit-il, aucun progrès n’est possible dans un État sans une justice judicieuse. « La justice n’est pas un lieu de désespoir, mais celui où les citoyens doivent être consolés et satisfaits quand ils ont un problème. On était arrivé à un moment où les gens se posaient la question à savoir s’il y avait encore de justice au Mali », explique Bathily qui disait au public que l’injustice était arrivée à un moment où les riches et ceux qui avaient de relations gagnaient des jugements dans les tribunaux. Partout où l’injustice règne, dit-il, il faut s’attendre à tout.
Suivant ses dires, le régime de Moussa Traoré a chuté par le fait que le peuple réclamait « l’État de droit qui impose le respect des textes et des lois du pays ». Selon lui, c’est le laisser-aller, le favoritisme, et bien d’autres mauvais comportements qui ont conduit le Mali dans tout ce que le peuple assiste aujourd’hui.
Pour la réussite de ce combat anticorruption enclenché par la justice, il estime qu’il est nécessaire que les Maliens se tiennent debout en soutenant les juges. Ceux qui font correctement leur travail de justice. Ce qui explique selon lui, la tenue de cette conférence de presse. Mohamed Aly Bathily est content du travail qu’abat la justice. Il précise ne pas vouloir apprendre le classement des dossiers sans suite que les juges ont l’habitude de faire en laissant les auteurs vaguer à leurs missions. L’intervenant dit avoir déposé à la cour d’appel de Bamako, 273 dossiers, dont aucun, n’ont, pour l’instant, été regardés par les juges. Il demande à la justice de prendre les différents dossiers du bureau du vérificateur général et d’ouvrir des enquêtes pour punir les auteurs et complices de détournement du denier public.
Il termine en précisant que les bons juges doivent être dorénavant soutenus par le peuple. M. Bathily d’ajouter que cette lutte contre la corruption doit commencer au plus niveau de l’État. « Les enquêtes doivent être menées à la présidence de la République, au niveau de la primature, de l’Assemblée nationale et toutes les institutions du pays pour savoir comment les dépenses ont été faites et l’argent du pays a été utilisé », a-t-il conclu. Pour le représentant du ‘’collectif aidons la justice’’, Sidiki Kouyaté, la corruption est le plus grand obstacle au développement social et économique du pays. La subornation des juges provoque le désespoir des citoyens et les prive d’une bonne justice. De la sorte, M. Kouyaté estime que le Mali perd beaucoup d’argent sans contrôle et sans enquête en la matière. Cela, à travers des banques fictives qui existent selon lui, au Mali. En résume, tous les intervenants ont accepté de suivre l’idée de Mohamed Aly Bathily et de soutenir la justice dans son combat.
Mamadou Diarra
Source : Le Pays