Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Lutte contre Boko Haram : Ban Ki-moon pour une force de l’Union africaine

“Je salue la décision de l’UA et des pays de la région d’établir une force multinationale contre Boko Haram”, a déclaré à Addis Abeba le secrétaire général de l’ONU.

secretaire general des Nations unies Ban Ki-moon onu

C’est dans la nuit de jeudi à vendredi que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a appelé à la création d’une force militaire régionale de 7 500 hommes. Objectif : contrer le groupe islamiste Boko Haram auteur ces derniers temps d’attaques meurtrières notamment au nord du Cameroun. Dénonçant “la brutalité sans nom” des miliciens de Boko Haram, M. Ban a estimé qu’il fallait une “coopération régionale et internationale” pour lutter contre le groupe.

L’UA et les Africains se mettent en branle

Un responsable de l’UA a précisé qu’une réunion d’experts militaires africains aurait lieu du 5 au 7 février à Yaoundé pour discuter des modalités de cette force. “L’UA devrait ensuite demander une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU permettant le déploiement de la force”, a précisé Smaïl Chergui, commissaire à la Paix et la Sécurité de l’organisation. L’UA envisage aussi de demander à l’ONU la création d’un fonds pour la financer. Selon un diplomate, l’ONU pourrait même envisager de participer à cette force régionale en y apportant “des conseillers et un appui logistique”.

“Les Africains sont prêts à envoyer leurs troupes, à faire l’effort nécessaire, mais il est aussi moralement important que l’ONU et la communauté internationale soient aux côtés des Africains pour ce combat qui n’est pas propre à l’Afrique”, a estimé M. Chergui. Samedi, M. Ban a cependant ajouté que la force militaire ne serait sans doute pas “l’unique solution”. “Il faut s’attaquer aux origines profondes de la propagation de cet extrémisme violent”, a-t-il poursuivi.

 

Vendredi, en ouverture d’un sommet de l’UA largement consacré au sujet, la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, avait déjà appelé à une “réponse collective” contre Boko Haram, estimant que la menace que la milice représente s’est “désormais propagée à la région au-delà du Nigeria”. Il faut dire que Boko Haram ne cesse d’avancer au Nigeria – le groupe armé s’est emparé de territoires entiers du nord-est du pays – et mène désormais des incursions au Cameroun, ce qui inquiète les pays voisins. Jeudi et vendredi, le groupe islamiste a encore mené des attaques meurtrières dans le nord du Cameroun, selon l’armée tchadienne, déjà déployée dans la zone pour le contrer. L’armée tchadienne a fait état de trois morts dans ses rangs et a affirmé que 123 islamistes avaient également été tués. Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad et Bénin étaient déjà convenus fin 2014 d’établir une force de 3 000 hommes pour lutter contre Boko Haram. Mais, en raison de dissensions entre Abuja et ses voisins, cette force n’est toujours pas opérationnelle. Pour rappel, l’insurrection et sa répression par l’armée nigériane ont fait plus de 13 000 morts depuis 2009.

Au-delà de Boko Haram, la démocratie et les autres conflits

Vendredi, en ouverture de leur sommet, les chefs d’État et de gouvernement ont aussi désigné le très controversé président zimbabwéen Robert Mugabe comme le nouveau président en exercice de l’institution. M. Mugabe, âgé de près de 91 ans, est au pouvoir depuis l’indépendance de son pays en 1980. Sa nomination pour un an à la tête de l’UA est perçue par les observateurs comme un signal extrêmement négatif. Ban Ki-moon a assuré samedi “respecter” les choix de l’UA et qu’il était prêt à “coopérer étroitement avec les dirigeants de l’Union africaine”.

 

Mais il avait tout de même épinglé vendredi devant l’organisation la tendance des dirigeants du continent à s’accrocher au pouvoir. Le sujet est d’autant plus d’actualité qu’une quinzaine d’élections législatives et présidentielles sont prévues cette année à travers le continent, dont certaines, au Burundi notamment, menacent de déboucher sur des violences. Vendredi et samedi, les dirigeants africains ont passé en revue les autres conflits qui ravagent le continent : Somalie, Mali, Libye, Soudan du Sud et République démocratique du Congo (RDC), où l’armée a annoncé jeudi le lancement d’une offensive contre des rebelles rwandais enracinés depuis deux décennies dans l’est. Aussi samedi, en marge du sommet de l’UA, est prévue une réunion de l’organisation intergouvernementale est-africaine Igad, qui tentera une énième fois d’arracher un accord entre le président sud-soudanais Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar pour mettre fin à la guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le jeune État depuis décembre 2013. “Les dirigeants de l’Igad vont essayer de pousser pour un accord final sur le Soudan du Sud, a indiqué M. Chergui. Nous espérons que le gouvernement et l’opposition vont enfin accepter les propositions qui leur sont faites.”

Source: Le Point Afrique (avec AFP)

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance