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L’Afrique centrale rejette l’accord de Nairobi entre ex-Séléka et anti-balaka

Les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont rejeté samedi 31 janvier le récent accord signé à Nairobi entre d’ex-rebelles centrafricains de la Séléka et des miliciens anti-balaka, selon le président tchadien Idriss Déby.

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Dans un entretien accordé à Radio France Internationale après une réunion organisée en marge du sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, Idriss Déby a estimé que l’accord, qui réclame le remplacement des autorités de transition en Centrafrique, ne pouvait « pas aider la République centrafricaine à parvenir à la stabilité et à la paix ». Et de poursuivre, tout en assurant les autorités de transition centrafricaines du soutien de l’organisation sous-régionale : « donc nous revenons à la case départ et nous reprenons tout ce que nous avions arrêté à Brazzaville ».

Retour au processus de Brazzaville

En juillet à Brazzaville, un fragile accord de cessez-le-feu avait été arraché entre ex-Séléka et les milices anti-balaka, majoritairement chrétiennes. À l’inverse de celui signé à Nairobi, il ne comprenait pas de volet DDR (désarmement, démobilisation et réintégration) et n’avait pas empêché les affrontements et violences intercommunautaires de se poursuivre. Plusieurs factions au sein de la Séléka avaient dénoncé l’accord et l’ex-rébellion avait refusé de participer au gouvernement de large ouverture formé dans la foulée.

Dans un communiqué paru samedi 31 janvier, la CEEAC a estimé que « le processus de Brazzaville [était] le seul susceptible de permettre l’organisation apaisée des élections » cette année « et d’ouvrir la voie à une vie politique normale en République Centrafricaine ». Et de trancher : « Tout accord ou arrangement signé en dehors dudit processus est nul et de nul effet », a-t-elle poursuivi.

À Nairobi, Michel Djotodia et François Bozizé ont écarté les autorités centrafricaines

Après deux mois de discrètes négociations à Nairobi, une faction des ex-rebelles de la Séléka et une autre des miliciens anti-balaka ont signé mercredi 28 janvier un accord de cessez-le-feu, de cessation des hostilités et de DDR. Les deux parties, qui réclament le remplacement des autorités de transition, se sont aussi entendues sur la mise en place d’un mécanisme de « vérité, justice et réconciliation nationale » devant conduire à une amnistie générale.

À ces négociations ont participé l’ex-président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la rébellion de la Séléka, et son tombeur, Michel Djotodia, chef de la Séléka qui lui avait succédé avant d’être contraint à la démission par la communauté internationale en janvier 2014. Depuis le début, les négociations de Nairobi rendaient sceptiques les observateurs. Ne serait-ce que parce que les autorités de Bangui en ont été exclues.

Les multiples exactions commises par les rebelles de la Séléka à dominante musulmane à leur arrivée au pouvoir en mars 2013 contre les populations majoritairement chrétiennes du pays avaient débouché sur la création de milices d’autodéfense anti-balaka, qui s’en sont pris à leur tour aux civils musulmans, plongeant la Centrafrique dans une crise sécuritaire, humanitaire et politique sans précédent.

L’intervention de la force française Sangaris, épaulée par des soldats de l’UA, a permis de stabiliser la situation, notamment à Bangui, sans pour autant pacifier l’ensemble du territoire, divisé en zones d’influences des groupes armés.
Source: lemonde.fr

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