Le secrétaire général de la Centrale syndicale, l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) jubile. Dans une lettre circulaire datée de ce mercredi 17 février à ses camarades, il salue leur gigantesque mobilisation et leur détermination combattante à défendre la dignité des travailleuses et travailleurs et celle des citoyennes et citoyens de ce pays.
C’est un Yacouba KATILE offensif, et sans gants qui dénonce les nombreuses inégalités, discriminations qui émaillent la fonction publique et la rendent non-républicaine, non-démocratique et non-humaine. A qui la faute ?
Épargnant cette transition, le secrétaire général tance vertement «la nomenklatura politique de 1991 à 2020 qui a cru que tout lui est permis selon ses intérêts, ses caprices, ses calculs électoralistes, mais aussi ses phobies dans la perspective de devoir répondre un jour de ses actes ».
Le responsable syndical se veut défenseur de la chose publique et de la fonction publique qui ne doit point être une jungle sans vertu syndicale.
Aux côtés du peuple depuis 1946, l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) ne laissera aucune autorité, aucun groupe social vivre, s’enrichir sur le dos du peuple. Prônant une volonté de rupture avec des pratiques qui faussent le sens, la mission d’un État de Droit, d’une Fonction publique nationale, Yacouba KATILE plaide pour le Kokadjè et assigne à la Transition la mission de le réussir : «La transition en cours, pour avoir l’appui général (doit) mais aussi faire le ménage, pour rendre le pays propre, juste, acquis au bien-être général des populations, des campagnes et des villes, débarrassé de la prolifération des intérêts étrangers pillards de nos ressources ».
Voici in extenso, la lettre circulaire :
Bamako, le 17 février 2021
Lettre circulaire
-Camarades Travailleuses et Travailleurs
-Camarades Militantes et Militants de l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), Membres,
Je reviens à vous pour vous adresser mes sincères félicitations à l’issue des épreuves de novembre et décembre 2020.
Gigantesque a été votre mobilisation, combattante votre détermination à défendre votre dignité de travailleuses et travailleurs de citoyennes et citoyens.
Les nombreuses inégalités, discriminations qui émaillent la fonction publique en la rendant non-républicaine, non-démocratique et non-humaine, ne sont pas certainement le fait des autorités de la transition. Mais elles émanent de la nomenklatura politique de 1991 à 2020, qui a cru que tout lui est permis selon ses intérêts, ses caprices, ses calculs électoralistes, mais aussi ses phobies dans la perspective de devoir répondre un jour de ses actes.
A la suite du Bureau Exécutif de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali. (UNTM) vous avez compris, malgré le contexte de transition, que les revendications posées viennent d’une volonté de rupture avec des pratiques qui faussent le sens, la mission d’un État de Droit, d’une Fonction publique nationale.
On est fonctionnaire, auquel cas on est soumis aux dispositions d’un statut général qui est un cadre de communion des fils du pays dans l’exercice noble du développement socio-économique-politique des populations, dans l’acceptation des sacrifices inhérents à toute œuvre de construction ; ou l’on opte pour l’oubli des privations, des efforts, de la lutte du peuple en faveur de l’éducation, de la formation de tous ses enfants qui doivent s’atteler à l’agréable succession des obligations de générations.
Dans ce cas, on vient à la Fonction Publique, pour gagner toujours plus d’argent, plus de commodités d’une vie que I on se veut luxueuse, au mépris de la pauvreté générale, en imposant à l’État, par le biais du syndicalisme mal compris, mal adapté, tendu vers la singerie de la lutte syndicale vue de l’extérieur, des statuts dits particuliers, dits autonomes, et qui ne sont que des transgressions du statut général auquel on veut rester dépendant pourtant. Les textes doivent tout éclaircir.
C’est dire que votre centrale, l’UNTM, présente aux côtés du peuple depuis 1946, ne laissera aucune autorité, aucun groupe social vivre, s’enrichir sur le dos du peuple, sans prouver autre chose que des incompétences professionnelle, morale à la tâche. Il nous faut un coup de balai rectificateur, novateur. Quand les uns meurent à la tâche, les autres, ces derniers, veulent vivre grassement.
La transition en cours, pour avoir l’appui général, n’est pas là seulement pour organiser des élections qui adouberont les hommes et des femmes connus pour leur voracité, mais aussi faire le ménage, pour rendre le pays propre, juste, acquis au bien-être général des populations, des campagnes et des villes, débarrassé de la prolifération des intérêts étrangers pillards de nos ressources.
C’est tout le sens des actions menées de novembre à décembre et dont nous avons longuement parlé au cours des prises de contact. Mon engagement, tant que je suis à la tête de la centrale, est de ne jamais transiger sur le devoir, sur la dignité du syndicaliste.
Aucune manoeuvre ne saurait m’en détourner tant que j’ai en moi la force des foules, que vous constituée. Votre confiance est une puissante énergie que je ne dilapiderai pas dans des joutes qui sortent de la philosophie d’être la voix des travailleuses et
travailleurs, composantes indissociables du peuple.
Merci, grand merci pour votre mobilisation, votre détermination Vive le Mali, vive l’UNTM
Pour le Bureau Exécutif
Le secrétaire général
Yacouba Katilé
Chevalier de l’ordre national
Source : INFO-MATIN