A l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (ULSHB), des irrégularités financières ont été enregistrées. Tel dévoilé en littérature simple dans le Rapport 2021 du Vérificateur Général, notamment le détournement d’un montant total de 191,90 millions de FCFA dans la gestion de ladite Université. Lisons en toutes lettres ce qui ressort de ce rapport.
La corruption au sein de nos Universités et nos Ecoles Supérieures, particulièrement à celle des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (ULSHB) a été toujours décriée. En illustre même la dernière dénonciation par un étudiant qui a fait choux gras sur la toile. Il s’agit de la double inscription des Etudiants à la FLSL (Faculté des Lettres, des Langues et des Sciences du Langage). Même si, à travers un communiqué, le Recteur de l’ULSHB a affirmé que des enquêtes internes ont révélées qu’une collusion sur cette affaire existe entre certains membres de l’AEEM et des travailleurs du Service de la scolarité de ladite branche. A l’encontre desquels : « des sanctions réglementaires à la hauteur de la faute commise, ont été immédiatement prises contre les agents impliqués ». Qu’une enquête se poursuit à l’interne pour faire la lumière sur la situation. Malheureusement, cette situation a trouvé que la même Université, l’ULSHB était épinglée dans le Rapport 2021 du Vérificateur Général Samba Alhamdou Baby. Ce, à hauteur de 191,90 millions de nos francs détournés.
En détail, ce document de contrôle affirme que le Chef du Service des Finances a payé des heures supplémentaires indues sur le budget national puis effectué des paiements d’heures supplémentaires soit en l’absence des Attestations Individuelles de Service Fait (AISF), soit sur la base des AISF signées par le Chef du Département Etudes et Recherches en lieu et place de l’enseignant ou sur la base d’AISF signées uniquement par le Doyen de la Faculté. Le montant total de cette irrégularité est de l’ordre de 31,82 millions de FCFA dont 22,62 millions de FCFA pour les enseignants non permanents.
Ce même Chef du Service des Finances n’aurait pas retenu à la source l’Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux (IBIC) sur les indemnités d’heures supplémentaires payées aux enseignants non permanents, dévoile-t-il. Toute chose qui a laissé un trou de113, 33 millions de FCFA. Dans la même forfaiture, qu’il n’a pas retenu à la source l’Impôt sur les Revenus Fonciers lors du paiement des frais de location des immeubles baillés pour un montant total de 70,34 millions de FCFA sur lequel le bailleur d’un des immeubles a payé, au service des Impôts de Kati, la somme de 34,51 millions de FCFA. Le reliquat à recouvrer est de 35,83 millions de FCFA.
Autre irrégularité sur les traces du Chef du Service des Finances de l’ULSHB, relève du fait qu’il a payé des indemnités aux stagiaires après l’expiration de la durée légale de stage. « Il a payé des indemnités à des jeunes diplômés en stage de qualification ou de perfectionnement au Rectorat de l’ULSHB au-delà de la période réglementaire de 2 ans maximum » explique en français facile le BVG. Le montant des indemnités injustifiées payées aux stagiaires s’élève à 945.000 FCFA.
Toujours à l’encontre du Chef du Service des Finances, le rapport dit qu’il n’a pas appliqué des pénalités de retard sur des marchés et le montant total de cela sur les 11 marchés concernés est évalué à 2,42 millions de FCFA, en plus du régalage d’un marché partiellement exécuté. « Un marché de 2019 relatif à l’organisation et la mise en place de la comptabilité (volet 1) et l’installation des logiciels de comptabilité générale, de production des états de synthèse et de gestion des 53 immobilisations (volet 2) au profit de l’ULSHB a été intégralement payé alors que les logiciels ne sont pas installés sur l’ordinateur de la Division Comptabilité générale. Le montant de l’irrégularité s’élève à 4,72 millions de FCFA. Le Comptable-matières a réceptionné des matériels non conformes aux spécifications techniques des commandes. Le montant total de l’irrégularité s’élève à 2,83 millions de FCFA » a écrit en lettres bâtons le Vérificateur Général dans son dernier rapport, celui de 2021.
Par Mariam Sissoko
Source: Le Sursaut