Les Casques bleus – qui servaient au sein de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) – sont morts lorsque leur véhicule blindé a heurté mardi un engin explosif improvisé à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Gao.
Outre les Casques bleus décédés, neuf autres Casques bleus égyptiens ont été grièvement blessés lors de l’attaque de ce convoi logistique, sur la route Tessalit-Gao.
« Le Secrétaire général exprime ses plus sincères condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple d’Égypte, pays dont les soldats continuent de payer le plus lourd des tributs au service de la paix au Mali. Il souhaite un prompt rétablissement aux blessés », a dit son porte-parole dans une déclaration publiée mercredi.
Traduire les auteurs en justice
Rappelant que les attaques contre les Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international, le Secrétaire général « réitère son appel aux autorités de transition du Mali afin qu’elles ne ménagent aucun effort pour identifier les auteurs de cette attaque et les traduire rapidement en justice ».
Le chef de l’ONU a rendu hommage aux Casques bleus de la MINUSMA qui, « avec détermination et un courage exemplaire, continuent à mettre en œuvre leur mandat dans des circonstances extrêmement difficiles pour soutenir le peuple malien ».
La MINUSMA a noté que les assaillants utilisaient fréquemment des engins explosifs improvisés pour tenter de « paralyser les opérations de la Mission de l’ONU et d’entraver le retour à la paix et à la stabilité au Mali ».
La MINUSMA a noté que 177 de ses Casques bleus ont été tués depuis sa création il y a près de dix ans, dont quatre le mois dernier.
La région du nord du Mali est depuis des années sous l’emprise de terroristes affiliés à l’État islamique, qui se sont également établis dans le centre du pays, ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins.
Insécurité chronique
Condamnant également l’attaque, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit préoccupé par le manque chronique de sécurité au Mali, qui continue de faire face à des défis politiques et humanitaires, après que l’armée a pris le pouvoir lors d’un coup d’État il y a près de deux ans.
Un accord de transition politique de 18 mois qui devait prendre fin en mars de cette année a été prolongé à 24 mois par les autorités militaires du pays, qui ont pris le pouvoir en mai de l’année dernière.
Dans le cadre de son mandat, le rôle de la MINUSMA au Mali est de continuer à apporter son soutien à des élections libres et équitables.
Levée des sanctions par la CEDEAO
Les décès des Casques bleus surviennent alors que le Secrétaire général de l’ONU a publié une déclaration saluant la levée des sanctions imposées au Mali par le bloc économique régional ouest-africain, la CEDEAO.
Cette décision est le résultat des progrès réalisés dans la définition du calendrier du régime de transition au Mali, qui, selon la déclaration de M. Guterres, devrait être conclu d’ici mars 2024 « au plus tard ».
Les dirigeants militaires ont initialement annoncé en janvier qu’il y aurait un retard de quatre ans dans la transition vers un régime civil élu.
En outre, le chef de l’ONU a appelé les partenaires du Mali à contribuer à la mise en œuvre des réformes « et à la tenue des prochaines élections dans le plein respect des principes d’équité et de liberté ».
L’Accord de paix et de réconciliation de 2015 reste un document fondamental clé pour le Mali, a insisté M. Guterres, avant d’appeler toutes les parties signataires de l’accord à « redoubler » d’efforts pour le mettre en œuvre, notamment en organisant une réunion de haut niveau sur le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des anciens combattants dans la vie civile.
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