Le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains des migrants, Felipe González Morales, en mission au Niger pour évaluer les politiques migratoires et leur impact sur les migrants, a invité lundi la communauté internationale à aider le pays dans la gestion de la migration au cours d’une conférence de presse à Niamey.
Le Niger est devenu, au cours des dernières années, un pays de transit majeur sur la route migratoire transsaharienne. De plus, la situation d’insécurité dans le sud-est, frontalier avec le Nigeria, et plus récemment dans la partie ouest, frontalière du Mali et du Burkina Faso, a déversé sur le territoire national des milliers de personnes fuyant les exactions de la secte Boko Haram et des autres groupes djihadistes, alourdissant considérablement le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire.
En outre, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de Niamey, avec l’intensification des conflits intercommunautaires sur fond de violences et de représailles entre différentes tribus à la frontière avec le Mali, 16.000 déplacés ont été enregistrés depuis janvier dernier dans les régions de Tillabéry et de Tahoua, avec des besoins humanitaires importants en protection, en sécurité alimentaire ainsi qu’en abris.
L’ONU a dépêché au Niger son expert indépendant sur les droits de l’homme des migrants pour évaluer les lois, les politiques, les pratiques et les accords migratoires actuels et leurs impacts sur les femmes et les enfants migrants. Pendant une semaine, du 1er au 8 octobre, il a eu des entretiens avec des membres du gouvernement en charge de la question et de la gestion des frontières, des représentants des organisations internationales et des bailleurs de fonds, la Commission nigérienne des Droits humains et la société civile, et visité des centres pour migrants et des camps de réfugiés à Niamey et à Agadez (centre).
Au cours d’une conférence de presse animée lundi après-midi à la Maison des Nations Unies à Niamey, l’expert onusien a rappelé que depuis 2014, le Niger est devenu un pays de transit pour les migrants qui retournent dans leurs pays d’origine, dont la plupart ont été expulsés ou forcés de quitter l’Algérie et la Libye, deux pays voisins. “Malgré les conditions économiques et sécuritaires difficiles qu’il traverse, le Niger a démontré une ouverture d’esprit, une générosité et une solidarité en accueillant les migrants en situation vulnérable, les demandeurs d’asile et les réfugiés à la recherche d’une protection internationale, montrant ainsi l’exemple à plusieurs pays et régions à travers le monde qui ont été envahis par des discours et des pratiques xénophobes et anti-migration”, a-t-il affirmé.
Tout en rappelant les différentes mesures prises par le pays, Felipe González Morales a invité la communauté internationale à soutenir le Niger dans ses actions dans la gestion de la migration.
L’envoyé spécial présentera un rapport de mission détaillé au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en juin 2019.