Une enquête dont les conclusions ont été rejetées par le ministère des Armées.
La France a été accusée par un rapport de l’ONU, publié mardi, d’avoir tué 19 civils lors d’une frappe aérienne au Mali, début janvier. Des conclusions rejetées par l’armée française, qui maintient avoir frappé uniquement des dizaines de djihadistes, lors d’une frappe près du village de Bounti, dans le centre du pays, le 3 janvier. Mais plusieurs témoins et une association locale ont assuré que des civils sont morts lors d’un mariage.
Une équipe a été détachée pour enquêter sur place pour la stabilisation au Mali (Minusma), recueillant des centaines de témoignages lors d’entretien individuels ou collectifs, en face-à-face ou par téléphone, analysant des photos et vidéos de la frappe ainsi que des publications et communications officielles.
Une frappe non loin d’une cérémonie de mariage
“Au terme de l’enquête, la Minusma est en mesure de confirmer la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils parmi lesquels se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma”, peut-on lire dans le rapport final, rendu public mardi.
Une frappe ciblant un groupe armé terroriste
Selon les auteurs de ce rapport, cette frappe conduite par la force Barkhane le 3 janvier dans les environs du village de Bounti, dans le centre désertique du Mali, a tué “au moins 22 personnes” : trois djihadistes présumés et dix-neuf civils, dont trois sont morts des suites de leurs blessures lors de leur transfert.
La France a réfuté ces conclusions dans un communiqué diffusé par le ministère des Armées, qui “maintient avec constance et réaffirme avec force : le 3 janvier, les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel”.
“Plusieurs faits issus du rapport corroborent ce que l’état-major des armées avait constaté et rapidement affirmé : aucune femme et aucun enfant n’a été touché par cette frappe française, qui a neutralisé des combattants terroristes”, peut-on également lire dans ce communiqué.
Tout en saluant le fait que la Minusma “puisse enquêter en toute indépendance”, le ministère – qui a partagé des informations avec les auteurs du rapport – émet de nombreuses réserves sur la méthodologie et le recueil des témoignages.
JDM
Source: midilibre