Le mandat du Conseil économique social et culturel (CESC) a expiré depuis le 12 novembre 2014. Selon nos sources, le gouvernement se heurte à des difficultés pour la répartition des douze sièges réservés aux salariés devant siéger au sein de l’institution. Malgré la pluralité des syndicats, l’UNTM est la seule centrale qui représente les salariés au sein de cette institution, au grand dam des autres corporations.
Du côté de la CSTM, on soutient que malgré le pluralisme politique, le gouvernement semble mal supporter le pluralisme syndical. « C’est pourquoi nous exigeons de l’Etat l’application de la loi qu’il ne cesse de violer » indique-t-on du côté de cette centrale syndicale.Toute chose qui a été dénoncée par certaines centrales syndicales comme la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Celle-ci a attaqué les décrets de nomination des membres du CESC devant la Cour suprême. Elle a aussi porté plainte auprès de l’Organisation internationale du travail (OIT). L’Etat a été condamné à réparer cette injustice. Car, selon les modalités de désignation des membres du conseil économique, social et culturel, les douze représentants des salariés des secteurs public et privé sont désignés sur proposition des organisations syndicales les plus représentatives. L’Etat, dans l’incapacité de trancher, s’est proposé d’organiser des élections professionnelles pour déterminer la représentativité des centrales syndicales. Autrement dit, depuis 2000, les élections tant promises par l’Etat n’ont jamais pu être organisées.
Aussi, la CSTM dit avoir dénoncé avec force l’exclusion de son regroupement par le gouvernement au sein des conseils d’administration et du conseil économique, social et culturel.
L’ancien ministre Bocar Moussa Diarra, dans l’impossibilité de tenir les élections professionnelles en 2015, avait tenté un consensus avec les quatre centrales.
A l’époque l’UNTM a boycotté la rencontre au motif qu’elle n’est pas prête à partager les douze postes qu’elle a toujours eus au CESC. Alors que, de l’avis de la Cour suprême, à défaut d’un consensus, le gouvernement peut bel et bien décider d’une répartition entre les centrales syndicales. Malheureusement, la tenue d’une élection n’a jamais été du goût des autorités. Pour preuve, quelle ne fut la surprise de la CSTM lorsqu’elle a reçu une correspondance du ministère du Travail d’alors où il est clairement mentionné : » Les élections ne pouvant pas se tenir avant plusieurs mois courant 2015, devant la nécessité de mettre en place la nouvelle équipe chargée d’animer le CESC, le gouvernement a décidé de maintenir le statu quo en rapport avec le passé et donc de reconduire la représentation des salariés au bénéfice de la seule Union nationale des travailleurs du Mali ».
Il ne fait l’ombre d’un doute que l’Etat, à travers ses agissements, est en train de fouler au pied les recommandations de l’OIT en la matière.
Ramata TEMBELY