Le ministre de la Sécurité et de la protection civile, le général Salif TRAORE, était, hier jeudi, l’invité du débat télévisé Forum de la presse, à la Maison de la presse du Mali. Il répondait aux questions de nos 3 confrères: à savoir : Alexis KALEMBRY, directeur des «Echos» ; Mariam MAÏGA, du «Studio Tamani» ; et Abdoulaye BARRY, de la chaine de télévision «Africable».
Ce débat, qui intervient à un moment où l’insécurité semble montée d’un cran dans notre pays, notamment dans les régions du centre et du nord, a été une occasion de dévoiler une panoplie d’initiatives en cours en vue de ramener la paix et la quiétude sur l’ensemble du territoire.
Il s’agit principalement de la Loi d’orientation et de la programmation pour la sécurité intérieure pour la période de 2017-2021 ; le plan de sécurité des régions du centre ; le PARSEC, etc.
A l’entame de ses propos, le ministre a indiqué que la réforme est un processus long, mais, s’est dit convaincu, que les actions du gouvernement ne tarderont à porter des fruits.
Aussi, a-t-il indiqué, le projet de loi d’orientation et de programmation de la sécurité intérieure, adopté en Conseil des ministres, en sa session ordinaire du mercredi 26 avril 2017, couvre la période de 2017-2021.
«Avec une incidence financière de 446 milliards 381 millions de FCFA, ce projet de loi, si elle est votée par l’Assemblée nationale permettra aux forces de sécurité de monter en puissance, à travers un recrutement bien à propos, une formation spécifique, particulière et continue à cheval sur l’éthique et les droits de l’homme », a-t-il déclaré.
Selon le chef du département, cette loi est motivée par le souci de l’organisation du secteur de la sécurité au Mali qui actuellement connait des dysfonctionnements et des insuffisances, caractérisés par, entre autres, le manque de personnel, la faible capacité opérationnelle des forces de sécurité et de protection civile, le manque d’équipements et d’infrastructures adaptés.
A son avis, le présent projet de loi adopté vise à corriger ces dysfonctionnements et insuffisances et à permettre aux forces de sécurité de mieux assurer la protection des personnes et de leurs biens et de participer à la défense de l’intégrité territoriale.
«Après la loi d’orientation et de programmation militaire, notre pays sera doté d’une loi d’orientation et de programmation de la sécurité intérieure », s’est-il félicité.
Le ministre TRAORE a profité de l’occasion pour lever un coin de voile sur son plan de sécurisation intégré des régions du centre, (Ségou et Mopti), en proie de nos jours à une insécurité multiforme.
En raison de sa vocation intégrée, ce plan, a-t-il souligné, se décline en quatre parties essentielles: la sécurité, la gouvernance, le développement socioéconomique et la communication.
La mise en œuvre de ce plan, est convaincu le ministre, nécessitera inévitablement une harmonisation avec le PARSEC, un programme de plus de 19 milliards de FCFA, financé par l’Union européenne, à travers le Fonds fiduciaire d’urgence.
Ce programme, a-t-il rappelé, vise également à contribuer à la stabilisation du centre du Mali, en améliorant la sécurité des populations, le contrôle du territoire et la gestion des espaces frontaliers, dans le respect de l’État de droit.
Aussi, un accent particulier sera mis sur l’équipement des forces, qui connait déjà un début appréciable, la construction de logements de Commissariats et de Brigades pour améliorer le cadre de vie et de travail des forces de sécurité.
Parlant de l’impact de l’état d’urgence sur la sécurité du pays, le ministre a fait savoir que de son instauration de 2015 à nos jours, a permis notamment à la police judicaire d’interpeller 12 270 personnes dont la moitié a été mise à la disposition de la justice.
De même, durant la période, plus de 1092 perquisitions avec la saisie de 200 armes, des stupéfiants.
Dans la même dynamique, dans le cadre de ses opérations de sécurisation, la police a effectué plus de 17 000 sorties de jours comme de nuit avec l’arrestation parfois de bandits de grands chemins.
Concernant la délivrance du passeport aux citoyens, le général Salif TRAORE a indiqué que son département vient de lancer un programme de création de centres de délivrance de ce document de voyage sécurisé dans les régions dont la première étape concernera Kayes.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin