Samassé Traoré, un ingénieur en bâtiment génie civil, a animé vendredi une conférence sur le développement durable à l’Ecole nationale d’ingénieurs Abdramane Baba Touré (ENI ABT). L’exercice était placé sous la présidence du ministre du Logement, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Mahamadou Diarra. Le thème de la conférence « construire autrement au Mali » a mobilisé le directeur de l’ENI, Mamadou S. Diarra, et tous les étudiants de l’établissement. Le conférencier a entrepris de démontrer qu’il est possible de construire un logement avec nos propres ressources et à moindre coût.

Samassé Traoré, lui même diplômé de la promotion de 2002 de l’ENI, a longtemps caressé le projet de construire une maison avec des ressources limitées. C’est mission impossible, témoigneront tous ceux qui s’y sont risqués. Samassé Traoré lui même l’a longtemps cru jusqu’à ce qu’au fil de ses études prolongées en France et des différents chantiers sur lesquels il a travaillé, des réponses ont commencé à émerger à ses lancinantes interrogations. « Au cours de mes voyages dans nos régions, j’ai pu découvrir ce que nous possédons comme ressources gratuites », explique-t-il en se référant à qu’il considère comme une profusion de matériaux de construction comme la pierre et le bois.

Il est important, juge-t-il aujourd’hui, que les techniciens commencent à réfléchir à la mise en valeur de ces ressources inépuisables car les qualités de pierres utilisables dans le domaine de la construction existent dans la plupart de nos régions. « Leur exploitation ne nécessite pas de moyens démesurés et donc reste à notre portée », souligne-t-il en assurant que les différentes techniques développées dans différentes régions du monde donnent l’opportunité de mettre en valeur ces ressources et de réduire le coût des ouvrages. Samassé Traoré confirme l’existence de milliers de techniques de constructions basées sur ces matériaux d’autres ressources que nous possédons aussi. Il a cité, par exemple, la possibilité de faire des toits de schistes qui isoleraient mieux de la chaleur que les tôles. La mise en valeur des différents matériaux locaux pourrait permettre de réduire du tiers, sinon de moitié, le prix d’une villa pour un confort comparable à ce que l’on a aujourd’hui.

Le ministre Diarra a salué une conférence qui offre une opportunité d’explorer de nouvelles voies et de changer notre logiciel dans le domaine de la construction. « Le titre est évocateur, le sujet est important, l’enjeu est majeur », a-t-il résumé. Les choix que nous faisons dans le domaine de la construction doivent prendre en compte l’impact sur la société de demain, a rappelé le ministre. « Notre pays regorge de talents, de ressources dont la valorisation et

l’utilisation judicieuse sont sources de richesse et de développement », a indiqué Mamadou Diarra. En matière de construction, il est nécessaire, a-t-il préconisé, de favoriser des matériaux et des techniques de construction appropriés à notre économie, à notre climat et à notre environnement. Il a promis que son département s’emploiera à valoriser et promouvoir les matériaux locaux de construction.

F. NAPHO