Méfiance, doute, mensonge, méchanceté gratuite, hypocrisie, trahison… Tout est flou et presque faux maintenant au Mali. Une prise de conscience qui nous amène à réellement avoir peur pour notre pays.
Peur parce que la perte des valeurs et des repères a rendu le Malien méconnaissable dans une société défigurée par la méchanceté gratuite et l’hypocrisie. Et cela au point que nous avons presque sacrifié toutes nos valeurs positives. A commencer par l’humanisme, la solidarité. De nos jours, c’est chacun pour soi dans un pays où l’honnêteté et la compétence sont des handicaps et non des atouts.
Et pour s’enrichir ou franchir les échelons de cette société méconnaissable, on ne se fait pas de cadeau. Raison pour laquelle les gens s’entre-tuent n’importe comment et sans raison valable.
Méfiance, doute, mensonge, méchanceté gratuite, hypocrisie, trahison… On ne s’aime plus dans ce pays. Même pas dans nos familles le plus souvent déchirées par des querelles liées à la gestion des héritages. En la matière, même les frères et sœurs de lait ne se font pas de cadeau.
Et pourtant, comme nous le disait récemment une belle-sœur, «un enfant qui a du cœur se fiche de l’héritage. Et ce n’est pas une question de fille ou de garçon, un fils ou une fille digne de ce nom doit se battre pour réussir à la sueur de son front et non compter sur un quelconque héritage».
C’est à l’image du pays où l’élite se bat pour conquérir le pouvoir juste pour s’enrichir par la corruption et la délinquance financière. Aussi bien en famille que dans la gestion du pays, tout le monde veut atteindre le sommet par la courte échelle.
Dans ce chaos de perversion des mœurs et de la perte des valeurs, même garder ses convictions est plus qu’un défi aujourd’hui. Mais, il existe encore des gens bons, de bonnes graines qui sont encore accrochés à l’honneur, à la dignité, à la compétence, au mérite, à l’excellence et au patriotisme comme s’accrocherait à une bouée de sauvetage une personne sur le point de se noyer.
Et pour les dérouter, il faut plus que des injures et de la calomnie.
Moussa Bolly
Le Matin