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À l’issue de la visite des membres du conseil de sécurité au Mali : La ville de Mopti choisie pour les futures négociations inclusives

Les représentants du Conseil de sécurité de l’Onu, emmenés par la France et le Tchad, ont séjourné au Mali pour tenter de relancer les discussions pour la paix entre l’Etat malien et les groupes armés du nord. La délégation Onusienne s’est entretenue avec les communautés à Mopti et Bamako. Visiblement, cette délégation était en repérage à Mopti et tout porte à croire que les futures négociations inclusives devront s’y dérouler.

 

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La Venise pour la paix entre Maliens

Mopti, la ville où s’est d’abord rendue la délégation du Conseil de sécurité, n’a pas été choisie au hasard puisqu’elle se trouve tout juste à la limite entre le sud et le nord du pays. Elle peut donc être considérée à la fois comme une frontière ou comme un point de jonction. L’une des pierres d’achoppement qui empêche la tenue des négociations entre l’Etat malien et les groupes armés, est le lieu des discussions, le choix de la capitale malienne, Bamako, posant problème aux groupes armés. Or, de source diplomatique, cette ville de Mopti est une piste actuellement explorée, comme lieu alternatif.

 

 

Après une visite éclair dans les locaux du gouvernorat et sur le camp de la Mission des Nations unies, les hôtels et autres lieux d’hébergement, la délégation onusienne a eu des rencontres avec des représentants de la société civile. Dans le groupe des Nations unies, il y avait des experts. Lesquels à partir de l’avion ont fait des plans de la ville ; la sécurisation et la protection des représentants pendant les futures négociations n’ont pas été abordées à Mopti, mais la délégation a fait le point de la visite de Mopti au président malien. Qui, selon des sources diplomatiques, ne voit pas de problème pour le choix de Mopti, Ségou, Kidal ou ailleurs. L’essentiel pour lui étant que les négociations se tiennent au Mali. Mopti était aussi le choix des groupes armés qui ne veulent pas venir faire un long séjour dans la capitale malienne.

 

 

Il faut signaler que «Les membres du Conseil de sécurité souhaitent appuyer la mise en place, dès que possible, d’un dialogue national inclusif pour une solution durable au nord du Mali. Une solution qui ne peut être que malienne, décidée par les Maliens et pour le Mali», a indiqué Gérard Araud. Avec ces mots, Gérard Araud trouve une manière à la fois très nuancée et très claire de dire que le Conseil de sécurité est venu rappeler au président malien l’engagement pris par son pays en juin dernier à Ouagadougou. Celui d’ouvrir des négociations avec les groupes armés.

 

 

 

La rencontre avec IBK

Après s’être rendus à Mopti, les quinze représentants du Conseil de sécurité de l’Onu ont rencontré dimanche 2 février le président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Un entretien a priori délicat, dans la mesure où le Conseil de sécurité est à Bamako justement parce qu’il juge que le processus de paix dans le nord du pays n’avance pas assez vite. Mais à l’issue de la rencontre, les deux parties semblaient être sur la même longueur d’onde. Tout le monde se disait rassuré et tout le monde se montrait rassurant.

 

 

 

Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a martelé devant les diplomates onusiens que c’est l’option dialogue et non «guerre» qu’il a choisie pour régler la crise du nord du Mali. L’entretien du président malien IBK et des représentants du Conseil de sécurité a apparemment permis de lever tous les doutes sur la relance du processus de paix, comme l’explique Gérard Araud, représentant de la France au Conseil de sécurité et co-leader de la délégation en visite au Mali. «Le président de la République du Mali veut un dialogue totalement inclusif avec tous les Maliens, et pas seulement les groupes armés, mais aussi les citoyens. Le président nous a bien dit qu’il était dans une logique de dialogue et absolument pas de confrontation. Il veut trouver une solution politique, il veut tirer les leçons des échecs précédents, il veut une paix pour toujours», avait-il déclaré.

Les exigences de l’Etat malien sur le lieu des négociations -Bamako à tout prix- ou sur le désarmement des groupes comme préalable aux négociations, alors même que l’accord de Ouagadougou signé en juin dernier présente ce point comme un enjeu des négociations, ont sans doute été abordées. Mais pas un mot sur ces sujets. Le président malien IBK a, quant à lui, quitté la salle sans s’exprimer devant les journalistes. Selon Gérard Araud, les autorités maliennes se sont engagées à produire une feuille de route pour la relance des discussions «dans les prochains jours». Les représentants du Conseil de sécurité des Nations unies ont quitté Bamako lundi sans calendrier précis de reprise du dialogue. Il faut savoir également que, pour le gouvernement malien, le Burkina Faso ne tient plus la corde de la médiation. Un nouveau mécanisme se mettra en place et cela peut prendre un peu de temps.

 

 

 

L’échange avec les groupes armés

Des pourparlers doivent avoir lieu entre le pouvoir et les groupes du nord. Mais ils n’ont pas encore commencé. Les représentants des groupes armés du nord du Mali ont été reçus lundi par la délégation onusienne présente au Mali. Ces groupes armés ne sont pas homogènes, mais ont quasiment les mêmes revendications. Si le MNLA et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad, deux groupes de touaregs armés, ont chacun des représentants non contestés actuellement à Bamako. Mais c’est un peu plus compliqué pour les autres groupes. Ainsi le MAA, Mouvement arabe de l’Azawad, parle désormais à plusieurs voix. En tout cas, ces représentants actuellement à Bamako sont contestés par une autre frange du mouvement. Même situation au sein des groupes d’autodéfense sédentaires.

 

 

Mais contestés ou pas, les représentants des mouvements armés que nous avons rencontrés à Bamako, affirment tous la même chose : «Ils veulent aider à faire asseoir une paix définitive dans le Nord du pays». Aucun groupe ne réclame désormais l’indépendance d’une partie du Nord du Mali. «Mais il faut rapidement relancer les négociations», disent les uns et les autres. Au Haut conseil pour l’unité de l’Azawad, on explique être prêt pour accélérer le cantonnement des combattants à Kidal, mais qu’en retour, l’Etat malien doit poser les gestes d’apaisement. Enfin, il y a les groupes armés qui souhaitent que le Burkina Faso tienne toujours la corde des négociations, mais il y a également les pro-Algériens, et désormais les pro-Marocains.

 

 

Ferdinand COULIBALY

SOURCE: Le Reporter

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