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L’insécurité au début de l’année 2019 : Janvier et février deux mois de terreur et d’incertitude au Mali.

Le premier mois de l’année 2019 a été meurtrier  voire très meurtrier. Il a   été émaillé par  des  pertes  en vie humaine  aussi bien pour l’armée malienne, que pour les forces internationales  et les populations civiles.

En effet, après l’attaque meurtrière survenue le 1er janvier 2019 dans le village de Koulogon dans la région de Mopti, le gouvernement a diffusé un communiqué  officiel faisant état de 37 décès, plusieurs blessés et de nombreuses habitations incendiées. Cette attaque a été attribuée par les autorités à des hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozos. Le président de la République s’est rendu dans la dite localité le 4 janvier et aurait même instruit au chef d’état-major de créer une base permanente des forces de sécurité sur place, compte tenu certainement de la gravité de la situation.  De même une énième  attaque du camp d’Aguelhok dans  la région de Kidal, a eu lieu le dimanche 20 janvier, occasionnant aussi une dizaines de morts et de blessés parmi le  contingent Tchadien de la MINUSMA. Le 21 janvier, à Toyé commune rurale de Matomo, cercle de Macina, des groupes terroristes ont lancé deux attaques simultanées, dans un premier temps une embuscade contre une patrouille des FAMA a eu lieu dans la forêt de Toyé. Au cours de cette opération, un militaire a trouvé la mort et 13 terroristes ont été abattus. Quant à la seconde attaque, elle a visé un poste de l’armée à Macina. Les terroristes  ont réussi à saccager cette caserne, à tuer un militaire malien et emporter un pick-up.   Egalement à San, dans la région de Ségou, des hommes armés non identifiés se sont rendus dans le  village de Konkoura. Ils se sont emparés de 1000 vaches et 3000 moutons et chèvres en tuant au  passage un peulh du nom de Hassane Barry et son grand-frère. Le 27 janvier à Niono, région de Ségou, 5 véhicules de  forains ont été braqués et conduits dans la forêt et les occupants ont été   dépossédés   de leurs biens.

Le samedi dernier, le 02 février 2019, une autre embuscade meurtrière a fait au moins  25 morts dont des civils et des combattants du GATIA à Ansongo dans la région de Gao. Le samedi vers 14 heures, des éléments soupçonnés d’appartenir à l’Etat islamique dans le grand sahara ont tendu une embuscade meurtrière contre un convoi de véhicules  composé de l’ethnie  imghad. Plusieurs personnes ont manqué à l’appel

Les  conclusions de l’enquête sur le carnage de Koulogon, le 1er janvier 2019 ont révélé que plus  de 37 civils ont été tués  dont  36 Peulhs. Selon cette enquête, l’attaque du village de Koulogon Peulh ne constitue pas un incident isolé, mais s’inscrit au contraire dans le cadre d’incidents fréquents sur fond de tensions communautaires dans la région de Mopti. Cette enquête a recensé 15 autres attaques visant soit des communautés peules soit des communautés Dogons dans le seul cercle de Bankass.

Depuis le début de l’année, la multiplication des  crimes et délits dans le district de Bamako et environs ont crée un sentiment d’insécurité généralisée au sein de la population. La situation sécuritaire semble dépasser les plus hautes autorités. Comme on le dit : à chaque jour suffit sa peine ! Bien qu’un plan stratégique ait été envisagé et planifié par le Premier ministre, Bamako est toujours livré aux bandits et autres criminels qui y sèment la terreur. En janvier, une dizaine de crimes crapuleux ont été enregistré par les services de police à Bamako.

La menace  sécuritaire est très sérieuse à tel enseigne que le collectif des Associations Musulmanes réclame l’application de la peine capitale afin d’endiguer la criminalité et le banditisme à Bamako et environ.Après l’assassinat criminel et inacceptable des commerçants Kalilou Coulibaly, Sidi Touré, ainsi que l’imam Yattabari, Bamako vit au rythme de la raison du plus fort, sans loi ni foi .

En somme, tout se passe comme si les religieux, au regard de l’échec des politiques, ont décidé de prendre les choses en main. C’est dans ce contexte de trouble, pleins d’incertitudes que va se tenir ce dimanche 10 février 2019 un grand meeting de la UMMAH, coprésidé par l’imam DICKO et le chérif de Nioro dit Bouyé. Doit-on s’attendre à la naissance très prochaine d’un parti politique islamiste au Mali à l’issue de cette rencontre ?  S’agit-il d’un tournant décisif ? Le libre penseur La Fontaine nous édifie en ces termes ‘’Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage’’. Wait and see.

Seydou Diarra

 Le Carréfour

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