Avant de se saisir de la plume pour écrire ces quelques lignes, une pluie d’interrogations inondait notre esprit par rapport à leur pertinence parce que le principal sujet, Mohamed Magassouba, n’est plus sélectionneur national. Mais le rédacteur en chef a estimé que ce limogeage est une information qu’il convient de commenter. Il n’empêche, il n’aura pas l’effet d’une bombe sur l’opinion nationale parce que le mal est déjà fait. Les Aigles du Mali après leur échec à la Can 2021 sont tombés à l’issue du dernier tour qualificatif pour la Coupe du monde. Logiquement au retour de cette Can, la Fédération devait automatiquement remercier Magassouba quoique cela puisse en coûter. Aujourd’hui, c’est le médecin après la mort. L’entraîneur devait démissionner de lui-même pour ne pas être démis au vu de son échec. Mohamed Magassouba a pris les rênes de l’équipe nationale en 2017. De cette date à son limogeage, il n’a rien démontré qui puisse être inscrit en lettres d’or dans les annales du football malien.
Faut-il rappeler que le meilleur résultat des Aigles à la Can, demeure la deuxième place lors de la Can de Yaoundé 1972. Magassouba n’a pas fait mieux. Avec son salaire pour un entraîneur local, et l’effectif dont il disposait, une qualification à la Can ne saurait constituer en soi un événement. La nomenclature de son bilan comprend : 26 matches, 16 victoires, 10 matches nuls pour 3 défaites. Mais avec quel résultat final ? Il a bénéficié de tous les avantages, mais il a échoué. Les Aigles du Mali sont toujours tombés sur des adversaires de petit calibre. Le vrai niveau de l’équipe a été décelé lors de la Can, où elle a été orpheline de buteur attitré, si ce n’est sur penalty. Manque de structuration, pas de résultats satisfaisants, tout est à revoir. Il ne s’agit pas d’avoir de gros diplômes, d’être le formateur des formateurs, d’être un bon orateur pour justifier ses échecs.L’essentiel est que le technicien bâtisse une équipe efficace dans tous ses compartiments. Maintenant que la page de Mohamed Magassouba se referme, il faut se projeter dans l’avenir. Et pour cause ! Le Mali a acquis une certaine notoriété, qui se caractérise par sa régularité sur le plan international, avec de bons joueurs en Europe, et des binationaux talentueux. Le pays est monté d’un cran, avec des objectifs clés et affichés. Les moyens sont là. La carte de techniciens locaux est épuisée avec les échecs incessants. Aujourd’hui les Aigles ont plus que besoin d’un entraineur très compétent, qui a envie de prouver sa valeur et très influent. Voilà le prototype d’entraineur qui peut relever le défi, en faisant de bons choix. Sinon l’heure n’est plus au bilan. Mais c’est plus que jamais de tirer les enseignements de ce qui s’est passé pour bâtir un bel avenir. Cependant, nous nous attendions à une qualification historique des Aigles à la Coupe du monde, pour rendre un hommage particulier à notre doyen Djibril Traoré. Dommage ! Les Aigles ont été éliminés. Néanmoins, nous tenons à le remercier pour son sens patriotique. Il a activé la mobilisation autour de l’équipe, en invitant tous les acteurs à se mettre dans la peau de ces deux matches importants.
Que dire de l’engagement de ces anciens joueurs : Bassala Touré, Cédric Kanté, Fréderic Kanouté, Seydou Kéita dit Seydoublen, Mohamed Lamine Sissoko, pour soutenir leurs cadets ? Mais hélas !
O. Roger Tél (00223) 63 88 24 23
Source: Aujourd’hui-Mali