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L’Île Maurice menacée par une fièvre politique

L’île Maurice, îlot de stabilité à la démocratie solidement ancrée, se dirige vers une zone de turbulences politiques. Un éventuel départ anticipé du Premier ministre, Sir Anerood Jugnauth, risque d’entraîner un problème de succession dans son pays à cause de la présence de son fils dans les allées du pouvoir. L’ascension politique de Pravind Jugnauth, qui a besoin d’une légitimité populaire pour mieux accomplir sa mission, laisse entrevoir l’avènement d’une dynastie, d’où l’inquiétude des populations de cet archipel de 1,3 million d’habitants situé dans l’océan Indien.

Navin Ramgoolam ancien premier ministre maurice

La question donne lieu à des échanges passionnés sur les antennes de radio locales et sur les murs de la capitale, des affiches placardées par des partis d’opposition témoignent de l’actuelle poussée de fièvre politique. « Poste Premier ministre pas éne héritage familial sa » (« Le poste de Premier ministre ne peut être donné en héritage familial »), dénonce sur fond rouge le Parti travailliste. Pour le Mouvement Militant Mauricien (MMM) et son slogan « Pays embalao », le pays est « sens dessus dessous ». C’est le 12 septembre, lors d’une conférence de presse organisée avant sont départ pour l’Assemblée générale des Nations unies à New York, que Sir Jugnauth, plusieurs fois Premier ministre et président de Maurice, a indiqué qu’il pourrait quitter son poste avant la fin de son mandat prévu en 2019. Mais, il a précisé que son successeur sera désigné dans la légalité : « Il faut que vous soyez le leader d’un parti qui détient la majorité à l’Assemblée nationale comme c’est le cas dans la tradition +westminstérienne+ en Angleterre ». Une manière pour lui de mettre son fils sur la sellette. En effet, Pravind Jugnauth, 54 ans, ministre des Finances et chef de file du parti Mouvement Socialiste Mauricien (MSM), détient le plus grand nombre de députés au sein de la coalition gouvernementale. La démocratie parlementaire mauricienne est fondée sur le système en vigueur en Grande Bretagne, qui a colonisé Maurice entre 1810 et 1968, lorsque l’île a accédé à l’indépendance. Les deux autres leaders de la coalition au pouvoir, Xavier-Luc Duval, président du Parti Mauricien social Démocrate et Ivan Collendavelloo, à la tête du Muvman Liberater (Mouvement libérateur) ont indiqué qu’ils soutiendraient la nomination de Pravind Jugnauth, avocat de formation comme son père. La Constitution confère à la présidente Amenah Gurib Fakim le droit de nommer, après consultations, le député susceptible de réunir une majorité parlementaire comme Premier ministre. Dans le cas échéant, elle devrait dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer de nouvelles élections générales. Mais pour le leader de l’opposition et ancien Premier ministre de Maurice Paul Bérenger, des élections anticipées sont indépassables. Même son de cloche pour de nombreux Mauriciens. Certains indiquent qu’ils ont voté en 2014 pour porter le père au pouvoir, pas forcément son fils.

B. M. SISSOKO

 

Source : L’ Essor

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