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Ligne de force : Dépendance sécuritaire

C’est un paradoxe. Le Mali a commémoré, le 22 septembre dernier, le 58e anniversaire de la proclamation de son indépendance. Le clou de l’événement aura été le défilé auquel ont pris part, outre des éléments des FAMAS, leurs frères d’armes issus de six pays africains, de la FC du G5 Sahel, de la force Barkhane, de la MINUSMA.

 Un fait qui traduit, hélas, l’étroite dépendance sécuritaire du Mali vis – à – vis de ces partenaires régionaux et internationaux.

Celle-là a commencé à se mettre en place à partir du bouleversement politico-institutionnel de mars 1991. Jusque-là, le pays pouvait se vanter d’avoir une armée à la mesure de ses besoins : préserver l’unité nationale et la paix civile et dissuader toute agression extérieure.

Le père fondateur Modibo Keïta et son tombeur et successeur Moussa Traoré s’y étaient vertueusement appliqués. Au point que l’armée malienne sera sollicitée par les Nations Unies pour le maintien de la paix dans de nombreux pays africains en proie aux troubles (Congo, Liberia, Sierra Leone, Centrafrique).

Avec la fin brutale de la deuxième République et l’avènement de l’actuel système dit démocratique, l’armée malienne est entrée dans un processus de désagrégation comme si, dans l’esprit des tenants du pouvoir, le maintien d’une armée forte était incompatible avec les valeurs d’une société démocratique. Puis la corruption s’en est mêlée : les budgets alloués à la maintenance, à l’acquisition des équipements militaires, à la formation des soldats et à l’amélioration de leurs conditions de vie étaient ostensiblement détournés par les hauts gradés. En toute impunité.

Cette pratique, qui a dévasté l’armée sous les présidents Alpha Oumar Konaré et  Amadou Toumani Touré, s’est poursuivie sous le premier quinquennat (2013-2018) de IBK avec l’affaire dite de “ surfacturations des matériels militaires ” et d’autres hâtivement mises sous le boisseau.

Elle gagne même en ampleur si l’on en croit certaines informations relatives à l’achat d’équipements anti-émeute dans la période ayant précédé  l’élection présidentielle passée.

Il ne faut donc se faire aucune illusion : avec la gouvernance actuelle, le Mali n’est pas près de voir réduite sa dépendance sécuritaire vis- à – vis de la communauté internationale.

Un état de fait qui occasionne colère, frustration, et humiliation chez un peuple habitué à marcher la tête haute et à refuser tout diktat venant de l’étranger.

Hélas ! Il devra le subir de longues années encore. Un rapport du Sénat français évoque une quinzaine d’années pour que le Mali retrouve sa stabilité perdue. A moins que les dirigeants maliens, ceux actuels et à venir, se convainquent qu’un Etat ne peut confier sa sécurité à d’autres, comme Modibo Kéïta et Moussa Traoré l’avaient compris en leur temps. *

Saouti  Labass Haidara

 

Source: L’Indépendant

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