A Misrata, ville martyre de la révolution de 2011 à 280 km de la capitale libyenne, les milices ont libéré lundi 28 août des détenus emprisonnés depuis plus de six ans. Il s’agit d’une centaine de militaires qui n’étaient pas des symboles de l’ancien régime, mais étaient accusés de lutter dans les rangs des forces de Kadhafi. Leur libération intervient quelques jours avant l’Aïd el-Kébir, la fête du sacrifice.
Selon l’agence de presse libyenne, la libération de ces détenus est le fruit des efforts menés par les dignitaires de la ville ainsi que par le conseil municipal de Misrata.
Ils avaient déjà passé plus des deux tiers de leurs peines dans la prison militaire d’Al Sikt, de très mauvaise réputation. Des organisations humanitaires avaient dénoncé à plusieurs reprises les différents sévices subis par les détenus.
Cette prison est gardée par les milices de Misrata qui sont en général proches des islamistes en Libye.
D’autres libérations à venir
Les militaires libérés sont originaires de vingt-deux villes libyennes. Certaines familles se sont déplacées pour les accueillir à leur sortie de prison. Ils sont apparus vêtus de l’uniforme bleu des prisonniers.
Un bon nombre de ces militaires libérés sont originaires de la ville de Warshefana, à 30 kilomètres de Tripoli, et toujours fidèle à la famille Kadhafi.
D’autres militaires sont originaires de Tawergha, à proximité de Misrata. Tawargha avait soutenu Kadhafi en 2011, et jusqu’à aujourd’hui ces habitants sont empêchés de revenir dans leurs maisons par les Misratis. Ils vivent sous des tentes dans un camp près de Tripoli.
Ghassan Salamé, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, a tenté une médiation toujours en cours pour le retour de ces réfugiés libyens dans leur ville.
Selon des sources à Misrata, la libération de 250 autres détenus est attendue jeudi. Quatre-vingt-sept personnes avaient déjà été libérées il y a quelques semaines.
RFI