ministres des Affaires étrangères de trois des pays voisins de la Libye se sont réunis une nouvelle fois à Tunis ces derniers jours. Les chefs de la diplomatie tunisienne, algérienne et égyptienne sont venus discuter des solutions à apporter à la crise libyenne et réaffirmer leur refus d’une intervention militaire étrangère dans le pays. Ils souhaitent que les accords de Skhirat de 2015, menés sous l’égide de l’ONU, soient gardés comme base de futures négociations. Et ils ont annoncé que le maréchal Haftar, militairement en position de force en Libye en ce moment, serait reçu à Tunis dans les prochains jours.
Si l’homme fort de l’est libyen, soutenu par le parlement de Tobrouk, se rend effectivement à Tunis, ce serait une première, au moins depuis les accords de Skhirat signés fin 2015. Un signal supplémentaire que le maréchal Haftar est plus que jamais incontournable dans les négociations sur la Libye.
Six ans après la révolution, l’impasse politique est totale dans le pays : le gouvernement d’union nationale adoubé par l’ONU a bien du mal à trouver des soutiens et à unifier les différentes forces politiques derrière lui. Le Parlement de Tobrouk n’a par exemple jamais voté la confiance à ce gouvernement d’union nationale. Et il y a quelques jours encore, le maréchal Haftar a finalement refusé de rencontrer son président, Fayez el-Sarraj, en Egypte.
Les accords de Skhirat de 2015, menés sous l’égide l’ONU, n’ont pas permis de sortir de l’impasse politique en Libye. Malgré tout, les ministres de ces Etats voisins souhaitent garder ces accords comme base de dialogue, en y apportant des amendements. Les trois pays n’ont pas dit comment ils comptaient faire négocier les Libyens autour d’une même table, mais ils prévoient de se rencontrer de nouveau lors d’un sommet à Alger, dont la date n’a pas encore été fixée.
Rfi