Le chef de l’Etat algérien laisse clairement entendre que l’Algérie ne reconnaît pas le gouvernement « parallèle » désigné en février dernier
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a réitéré, samedi 24 septembre, la position de son pays concernant la situation en Libye. S’exprimant à l’ouverture de la rencontre Gouvernement-Walis (préfets), le chef de l’Etat algérien laisse clairement entendre que l’Algérie ne reconnaît pas le gouvernement parallèle, désigné en février dernier.
« En l’absence d’une légitimité de l’urne, nous nous contentons de la légalité internationale, c’est-à-dire les décisions du Conseil de sécurité de l’ONU », a-t-il lancé. Abdelmadjid Tebboune critique, ce faisant, les « tentatives de certaines parties de former un gouvernement parallèle au gouvernement d’Union nationale, reconnue par la communauté internationale ».
Il a également réitéré la solidarité de l’Algérie avec « les frères libyens jusqu’à ce que le pays renoue avec la stabilité et ses richesses reviennent aux Libyens », indiquant que les « élections sont l’unique solution à la situation dans ce pays ».
L’Algérie qui a accueilli à plusieurs reprises le Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah et qui a encouragé la tenue d’une présidentielle en Libye en décembre 2021, avant d’être renvoyée sine die, exprime ainsi son rejet du gouvernement de Fathi Bachagha, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar.
La Libye, rappelons-le, a basculé dans un imbroglio institutionnel au début du mois de février dernier, soit près d’une année après la formation d’un « gouvernement d’union nationale », ayant nourri l’espoir d’une réunification d’un pays déchiré depuis 2014 par la rivalité entre la Tripolitaine (ouest de la Libye) et la Cyrénaïque (est).
Le 10 février, le Parlement siégeant à Tobrouk (est) a nommé au poste de Premier ministre Fathi Bachagha en remplacement du chef du GUN. Abdelhamid Dbeibah, investi en mars 2021, a refusé son éviction.
« Je n’accepterai aucune nouvelle phase de transition ou autorité parallèle », avait-il averti, précisant que « son gouvernement intérimaire ne remettrait le pouvoir qu’à un gouvernement élu ». Des violences ont éclaté près de Tripoli, en mai dernier, suite à la tentative de Fathi Bachagha de prendre le pouvoir.
Par ailleurs, le président Algérien a évoqué, dans son discours, la situation prévalant dans le Sahel, insistant sur la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, qui demeure, selon lui, « la seule solution consensuelle car préservant l’intégrité territoriale du Mali ».
Selon lui, « l’Algérie ne tolérera aucune tentative de division du Mali ».
Le chef de l’Etat algérien a également évoqué le conflit du Sahara Occidental, ainsi que la position de l’Algérie concernant la cause palestinienne.
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AA / Alger / Aksil Ouali