Le gouvernement ivoirien veut accélérer la transformation locale du karité dans le cadre d’un projet global d’un coût de 118,7 milliards de francs CFA (181 millions de dollars) visant à rendre compétitives les chaînes de valeur des matières premières agricoles de la Côte d’Ivoire pour favoriser l’emploi et la transformation économique.
Au terme d’un atelier jeudi à Korhogo (nord, 569 km d’Abidjan) après des missions d’échange dans les zones productrices de karité, le coordinateur du projet, Arthur Coulibaly, a relevé l’importance de la filière karité en Côte d’Ivoire, notamment dans le nord du pays.
Le karité, arbre qui pousse de manière sauvage dans les savanes arborées, en Afrique de l’ouest, produit un fruit dont est extrait le beurre de karité, utilisé dans les industries cosmétiques, pharmaceutiques et alimentaires.
En Côte d’Ivoire où il est désormais cultivé, le karité est l’affaire essentiellement des femmes, au nombre de 152.000 avec une production de 250.000 tonnes par an.
Environ 32% de cette production est transformée localement par cinq unités industrielles et 40.000 tonnes sont exportées à l’état brut.
« Nous entendons accroître la valeur de nos exportations au lieu de vendre des produits à l’état brut, l’idée est de transformer localement, industrialiser pour avoir plus de valeur ajoutée », a expliqué M. Coulibaly.
« Le potentiel est important et en industrialisant la filière du karité, nous pourrons avoir des impacts particulièrement importants dans les régions productrices », a-t-il ajouté.
En Côte d’Ivoire, l’amande de karité est commercialisée entre 200 et 250 francs CFA le kilo (0,30 et 0,38 dollars) et le beurre de karité entre 1.500 et 2.500 francs CFA le kilo (2,30 et 3,8 dollars) contre respectivement 50 francs CFA et moins de 500 francs CFA le kilo (0,07 et 0,76 dollars) auparavant, selon l’interprofession de la filière.
La Côte d’Ivoire est le 5e producteur mondial de karité après le Nigeria, le Mali, le Burkina Faso et le Ghana.
Le projet de chaînes de valeur compétitives pour l’emploi et la transformation économique financée par la Banque mondiale et mise en oeuvre depuis avril concernent également les filières ananas, mangue, palmier à huile, hévéa, le textile et l’habillement et le plastique.