Selon le classement mondial 2015 de la liberté de la presse, notre pays a légèrement progressé par rapport à l’année précédente en passant de la 122è place à la 118è

Notre pays, à l’instar de la communauté internationale, a célébré le dimanche 3 mai la Journée mondiale de la liberté de la presse placée sous le thème : « Laissez le journalisme prospérer ! Vers une meilleure couverture de l’information, l’égalité des sexes et la sécurité à l’ère numérique ». Une cérémonie officielle a eu lieu à la Maison de la presse sous la présidence du ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, porte parole du gouvernement, Choguel Kokala Maiga, qui avait à ses côtés les anciens ministres de la Communication Gaoussou Drabo, Manga Dembélé et Mahamadou Camara ainsi que de nombreux invités.
Pour Choguel K. Maïga, le thème de cette année intègre les enjeux de l’heure. Le gouvernement n’a pas oublié le rôle des médias lors de la crise de 2012, a-t-il assuré en rappelant que les journalistes ont joué un rôle plus qu’important en contribuant à maintenir le cordon ombilical entre les trois régions occupées et le reste du pays et à maintenir la flamme de l’unité.
Le ministre Maïga a ensuite salué les efforts de la presse dans le renforcement de la démocratie et assuré de l’accompagnement du gouvernement dans des actions en faveur des acteurs des médias. « Sans nul doute, du souffle, la presse en a besoin pour faire face aux défis multiples qui se posent à elle en tant qu’acteur de premier choix des projets de société pour un développement économique et social », a-t-il indiqué.
Le ministre Maïga a confirmé que le plan Mali numérique 2020 conduit par son département réserve une place de choix à la digitalisation des outils et moyens de communication, notamment des structures médiatiques. Il a également confirmé que la ratification de l’ordonnance portant création de la Haute autorité de la communication est à l’ordre du jour de la présente session de l’Assemblée nationale.
Dans deux semaines, la médiation internationale ainsi que toutes les parties prenantes doivent se retrouver à Bamako pour la signature officielle de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger. Le ministre Maïga a appelé la presse nationale et internationale à faire de ce rendez une véritable aubaine pour la paix des cœurs et des esprits entre tous les fils du même pays, pour la stabilité du Mali et de la sous-région.
Notre confrère Mahamane Hamèye Cissé, le parrain de la Semaine nationale de liberté de la presse, a expliqué que cette journée est celle du souvenir des journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession. Il rappellera à cet effet qu’en 2015, 24 journalistes ont été tués, 158 emprisonnés, selon le baromètre de la liberté de la presse de Reporters sans frontière.
Mahamane Hamèye Cissé a aussi évoqué les problèmes auxquels les médias nationaux sont confrontés. Il s’agit de l’aide à la presse qui est non seulement insignifiante mais n’arrive pas à temps, jugera-t-il en déplorant l’absence de subvention au fonctionnement de la Maison de la presse qui pourtant est reconnue d’utilité publique.
Dans le classement mondial 2015 de la liberté de la presse, notre pays a légèrement progressé par rapport à l’année dernière. Le Mali est passé de la 122è place à la 118è.
La Namibie occupe la 17è place, le Ghana la 22è, le Cap Vert la 36è, l’Afrique du Sud la 39è, le Botswana la 42è, le Burkina la 46è, le Niger la 47è, le Sénégal la 71è, le Togo la 80è, la Côte d’Ivoire la 86è, la République centrafricaine la 100è et l’Algérie la 119è.
Le thème : « Laissez le journalisme prospérer ! Vers une meilleure couverture de l’information, l’égalité des sexes et la sécurité à l’ère numérique » a été développé par l’ancien ministre Mahamadou Camara qui a, entre autres, insisté sur le rôle de la presse dans la démocratie et sur la nécessité de professionnaliser les journalistes. Il s’est félicité des avancées enregistrées par notre pays en matière de promotion de l’égalité des sexes. L’initiative « Mali numérique 2020 » est un vaste programme de modernisation de notre pays grâce aux avantages du numérique dans quasiment tous les domaines de développement, dira-t-il en se félicitant des stratégies mises en place par le gouvernement et les institutions pour faciliter l’accès à l’information en temps réel.
Pour lui, la presse numérique est complémentaire à la presse sur papier. Les deux peuvent être combinées dans le cadre de la création de véritables entreprises de presse, de richesses et d’emplois. Les échanges avec les journalistes ont porté sur la nécessité d’appliquer la convention collective de la presse pour assurer aux journalistes une couverture sociale, d’augmenter l’aide à la presse et de professionnaliser les journalistes à travers la formation diplomante ou continue.

Aminata Dindi SISSOKO

source : L Essor