Pour la onzième fois, des juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont refusé la liberté conditionnelle demandée par Laurent Gbagbo.
L’ex-président ivoirien est incarcéré à la prison de Scheveningen, aux Pays-Bas, cela fait déjà un peu plus de cinq ans. C’est en janvier 2016 que son procès avait débuté, mais au regard du rythme avec lequel il évolue, il pourrait encore durer plusieurs mois.
La décision de maintenir Laurent Gbagbo en prison n’a pas été prise à l’unanimité. En effet, c’est le président de la Chambre qui s’est déclaré en faveur de sa libération. Mais pour les juges Olga Herrera Carbuccia et Geoffrey Henderson, si la liberté conditionnelle est accordée à l’ancien président ivoirien, il pourrait en profiter pour prendre la fuite, grâce notamment à son « réseau » de supporters, au regard du fait qu’il risque la prison à vie.
Mais d’après le président de la Chambre, Cuno Tarfusser, tout milite au contraire pour une mise en liberté sous condition de l’ancien chef d’Etat. D’après ledit juge, la formule de ses collègues est « étonnante » sur le fond et « radicale » sur la forme. Il rappelle d’ailleurs que jusqu’ici, Laurent Gbagbo est un présumé innocent. Il ajoute que l’âge de l’accusé, 71 ans, et sa santé justifient également une mise en liberté.
D’après le président Cuno Tarfusser il n’y a pas « d’indications spécifiques » montrant que les partisans de Laurent Gbagbo pourraient « enfreindre la loi » en organisant sa fuite. Malgré cela, les juges refusent néanmoins d’en « écarter la possibilité »
Sans doute, les avocats de l’ex-président ivoirien profiteront de cette « opinion dissidente », pour obtenir la libération conditionnelle de Laurent Gbagbo. Mais cela ne pourra être possible que si un Etat accepte de l’accueillir, en garantissant qu’il ne prendrait pas la fuite et qu’il soit assez proche de la Cour pour permettre à Laurent Gbagbo de rejoindre le box des accusés chaque matin d’audience.