Une ONG américaine respectée opérant au Liberia a présenté ses excuses samedi pour les viols incessants de jeunes filles dans une école qu’elle dirigeait, où celles-ci étaient censées échapper à une vie d’exploitation sexuelle.
“Nous sommes profondément, immensément désolés”, a écrit l’association More Than Me sur son site en réaction aux révélations du site d’investigations américain ProPublica dans une longue enquête également publiée par le magazine Time.
Des filles étaient abusées par le cofondateur de l’ONG, Macintosh Johnson, au sein de cette école implantée dans un bidonville de la capitale libérienne, Monrovia. Il est mort du sida en 2016, et il est à craindre qu’il ait infecté ses victimes, parfois âgées de 10 ans seulement.
“A toutes les filles qui ont été violées par Macintosh Johnson en 2014 et auparavant: nous avons échoué avec vous”, a écrit l’organisation. “Nous avons donné à Johnson un pouvoir qu’il a exploité en abusant d’enfants. Ces dynamiques de pouvoir ont entravé la capacité de l’équipe à immédiatement rapporter ces abus à notre direction. Notre direction aurait dû reconnaître les signaux plus tôt.”
Dénoncé par des filles, Johnson avait été arrêté. Son procès en 2015 fut suspendu en raison de suspicions de pots-de-vin, selon ProPublica. Il devait être rejugé lorsqu’il est mort, en 2016.
L’école, ouverte en 2013, fut la première des 18 de More Than Me dans cet Etat pauvre d’Afrique de l’ouest.
L’ONG avait levé plus de 8 millions de dollars de fonds (6,9 M EUR au cours actuel), dont près de 600.000 provenant du gouvernement américain. Elle avait aussi reçu le soutien de la présidente du Liberia à l’époque, Ellen Johnson Sirleaf, également Prix Nobel de la Paix.
ProPublica a décrit Macintosh Johnson comme un “charmant arnaqueur” lié à Katie Meyler, la fondatrice de l’ONG. Cette évangélique était venue apporter son aide au Liberia à la suite de 14 ans de guerre civile, se donnant comme mission d’aider les filles des bidonvilles.