Les attaques surviennent une semaine après la libération de plus de 200 jihadistes comme monnaie d’échange pour la libération de Soumaïla Cissé et des trois otages européens. Depuis quelques jours certains villages au centre sont assiégés par des assaillants. Est-ce pour dire que les sans loi ni foi attendaient juste la libération des siens pour relancer les hostilités ?
Au regard de la situation actuelle, ce troc dont les conséquences pourraient annihiler le tort qu’on a voulu réparer risque d’être un cycle infernal pour les populations et les forces de l’ordre. Si le ‘festin’ organisé à l’occasion du retour des enfants prodigues qui aurait été célébré vendredi dernier, sous le ciel festonné de Tessalit, si ce ‘festin’ est avéré, il ne faut pas s’étonner de ce qui s’est passé, dans la nuit de lundi à mardi, et qui va encore se répéter ailleurs. Parce qu’à l’occasion, le chef terroriste Iyad dont la tête a été mise à prix par les américains aurait galvanisé ses troupes lors de ces retrouvailles autour du festin. Les combattants qui auraient eux promis à leur chef de combattre l’autorité et les forces militaires sont déjà à l’œuvre.
Ces récentes boucheries successives arrivent, en effet, quelques jours seulement après le troc humain de la semaine dernière (…). Un prix trop élevé pour certains qui estiment que cette remise en liberté des affreux contribue à alimenter le terrorisme, surtout quand on sait que parmi les relâchés, certains ont un pedigree de chiens enragés qui ont déjà planté leurs crocs assassins à Bamako, Ouagadougou et Grand-Bassam.
Face à la situation, il urge de changer les règles du jeu. Le Mali et ses alliés du sahel doivent définir une nouvelle doctrine commune et partagée sur l’attitude à observer sur les prises d’otages et les contreparties à consentir pour leur libération. Il est temps de cesser de médiatiser les prises d’otages, mais aussi éviter de libérer les prisonniers aux mains tachées de sang, ne jamais payer une quelconque rançon et ne plus servir d’intermédiaires. C’est à cette seule condition que les terroristes pourront être asphyxiés financièrement.
Bourama Kéïta