« Il y a des propos qui ont été tenus au moment de la libération de Mme Pétronin qui, me semble-t-il, risquent de fausser l’appréciation qu’on doit avoir de la situation au Mali, de l’engagement des armées françaises », a déclaré le général François Lecointre devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat.
« L’adversaire qui est le nôtre n’est pas un groupe armé comme un autre (…) On ne peut absolument pas imaginer que ce groupe terroriste puisse être comparé ou désigné comme un groupe armé d’opposition au régime malien », a-t-il lancé.
Après sa libération, Sophie Pétronin s’est gardée de parler de ses gardiens comme de « jihadistes ». »Appelez-les comme vous voulez, moi je dirais que ce sont des groupes d’opposition armés au régime », a-t-elle dit.
Pour le général Lecointre, « il s’agit bien d’une organisation terroriste internationale et, pour la partie de cette organisation qui sévit au Mali, entre autres d’une organisation terroriste et de groupes terroristes qui ont fait allégeance à Al-Qaida ». Il faisait notamment référence au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).
« Il doit être très clair pour l’ensemble des familles qui ont perdu des leurs dans le combat que nous menons au Mali depuis des années que nous ne devions pas de ligne, que notre combat reste le même et qu’il est tout aussi légitime qu’il l’était », a-t-il souligné.
« En ce qui concerne cette libération d’otages, je confirme que la France n’a en rien été impliquée dans des négociations d’aucune sorte avec ce groupe terroriste que nous continuerons à combattre avec la dernière détermination », a-t-il ajouté.
Sophie Pétronin, dernière otage française dans le monde, a recouvré la liberté au Mali en même temps qu’un prêtre et un jeune italien ainsi que l’homme politique malien Soumaïla Cissé, après des mois, voire des années de détention aux mains présumées des jihadistes.
Cette libération a coïncidé avec la libération de plusieurs dizaines de prisonniers que des responsables maliens s’exprimant sous le couvert de l’anonymat ont présentés comme des jihadistes.
En coulisses, des militaires français n’ont pas caché leur frustration de voir relâcher tant de jihadistes, dont des cadres, capturés par leurs soins et qui pourraient les retrouver bientôt sur le terrain.
Des photos montrant l’accueil triomphal réservé par le chef touareg malien Iyad Ag Ghaly, qui dirige le GSIM, à plusieurs dizaines de détenus libérés, ont aussi fait grincer des dents à Paris.
Source : AFP