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Libération de Soumaila Cissé : une véritable course contre la montre…

Ce drame intervient au moment ou IBK a fait un virage extraordinaire sur la question : De très radicale sa position est devenue adoucissante, un excellent présage pour la réussite des médiations en cours.
Être élu dès le 1er tour, aux élections législatives dans la circonscription électorale de Niafunké( même si la performance électorale est à saluer) apparait cependant comme une maigre consolation, pour celui qui aspire logiquement à prendre les rênes de la magistrature suprême de notre pays .Tenez-vous bien il aura été le principal finaliste contre le président ATT en 2002,le président IBK(2013et 2018).

En l’absence d’IBK de l’arène politique pour les compétitions présidentielles de 2023, il est sans doute le mieux placé, au regard de certains paramètres , pour hériter du prestigieux fauteuil présidentiel A cause sans doute de sa forte personnalité nationale, ses immenses moyens financiers, son puissant et imposant carnet d’adresses internationaux, la force d’ancrage politique et populaire de sa formation politique.
Tous ces éléments mis ensemble peuvent naturellement créer un vrai sentiment de suspicion dans les cœurs de certains militants du parti URD, quant à la volonté du pouvoir d’IBK, considéré à tort ou à raison comme « son ennemi intime »( selon que…) à vouloir précipiter le cours des choses et créer du coup, les conditions propices à de réelles négociations avec ses ravisseurs, en vue d’aboutir dans les meilleurs délais, à une rapide libération de leur parrain et mentor .

Le maintien de cette forte personnalité de la vie politique nationale, dans des conditions de détention extrêmement difficiles, pour ne pas dire « dantesques », pourrait bien avoir des séquelles physiques et morales si importantes, qu’il lui faudra du temps( une fois libre) pour se « reconstruire », acquérir de nouvelles énergies positives, et se lancer ensuite à la reconquête du pouvoir suprême, contre le candidat mis naturellement en pole position par le régime et ses serviteurs.
En tout état de cause, ce drame est intervenu au moment même ou le président IBK semble avoir revu -de fond en combe- sa position envers la nébuleuse jihadiste, car de radicale, elle est devenue aussitôt adoucissante. En février dernier, il avait reconnu à Addis-Abeba devant des confrères de JA et France 24 avoir établi le contact avec les deux principaux chefs du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans(GSIM), cette nébuleuse jihadiste affiliée à Al-Qaida.
Comment peut-on expliquer ce revirement aussi inattendu du président IBK, qui répétait à l’envie, qu’il était hors de question pour lui de négocier quoi que soit, avec ces terroristes. En juin 2019, ce président de tous les maliens déclarait à notre confrère JA : « qu’une mer de sang le séparait de ces gens et qu’il n’avait rien à dire à IYAD AG GHALY. Mais entre les discours officiels et la réalité sur le terrain, il y’a sans doute un pas, que n’ont pas hésité de franchir, les fervents tenants d’une diplomatie de l’ombre. En dépit de cette fermeté de façade, le contact ne s’est jamais rompu avec les groupes jihadistes à travers des liens qui existaient déjà entre Bamako et les maquis d’Amadou Koufa dans le centre.
L’opinion publique malienne est-elle réellement favorable à l’instauration d’un dialogue avec les jihadistes ?la question reste néanmoins posée, mais avec son lot de controverses, car en 2017, l’ex-premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga dirige directement une « mission de bons offices » de l’Imam Mahmoud Dicko auprès des réseaux de Koufa. Mais à l’arrivée de Soumeylou Boubeye Maiga fidèle à une ligne jugée dire et austère, par ses détracteurs met brusquement un terme à cette initiative au début de 2018.
La rupture n’est pas totalement consommée pour autant, car dans les mois qui ont suivi, plusieurs médiations locales seront également lancées. En juillet et aout 2019, des négociations menées par les services de renseignement maliens, validées au plus haut niveau de l’Etat aboutissent à l’échange de quelques militaires maliens contre des détenus jihadistes dans le delta intérieur du Niger. Durant ces discussions, relève notre confrère JA, le chef jihadiste patron de la Katiba Macina, Amadou Koufa se dit personnellement « prêt à faire une trêve »..
A suivre : Négocier sans franchir la ligne rouge, une vraie quadrature du cercle…
B. CAMARA

Source : Le Phénix

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