Dans un entretien avec quelques organes de presse privés, l’élu de Dioïla, non moins 1er questeur de l’Assemblée nationale, l’honorable Mamadou Diarrassouba, s’est exprimé sur plusieurs grandes questions intéressant la vie de la nation et de son parti politique. Il s’agit entre autres des élections conseillers de région, du district et de cercle ; la situation sécuritaire et la vie du parti présidentiel (RPM). C’était le vendredi dernier à l’Assemblée nationale du Mali.
Comme on pouvait s’y attendre, la question sur la tenue des élections des conseillers de région, du district et de cercle a dominé les débats. À ce sujet, le secrétaire à l’organisation du parti présidentiel l’honorable Mamadou Diarrassouba se dit favorable à un report de ces élections. Car, pour lui, la tenue desdites élections serait de contribuer à la partition du pays. Car, près de 60 communes ne pourront pas voter et la plupart d’entre elles sont au nord du Mali.
Pour qui connaît les raisons de la crise actuelle que traverse le pays, depuis janvier 2012, «ce serait de donner une raison de plus aux séparatistes qui demandent sans cesse la création d’un Etat dans le nord du Mali. Cela, parce que la loi des collectivités ne permet pas aux membres des autorités intérimaires de siéger au Haut conseil des collectivités. Seulement les élus municipaux peuvent y siéger. Sachant que la plupart des communes ne pourront pas participer à ces élections, donc elles ne seront pas représentées au Haut conseil des collectivités», soutient-il. Pour éviter une autre crise politique liée à l’intégrité territoriale du Mali, le 1er questeur pense que le report de ces élections est nécessaire, «pour donner le temps à l’Etat de créer les conditions pour la tenue d’élections inclusives sur l’ensemble du territoire national».
Le report des élections de décembre aura-t-il des répercussions sur la présidentielle de 2018 ?
Pour l’actuel homme fort de l’hémicycle, l’élection présidentielle et celles du 17 décembre ne sont pas les mêmes. Celles du 17 décembre visent à renouveler les conseillers dans les assemblées régionales, dans les conseils de cercle, dans le conseil du district et au Haut conseil des collectivités territoriales, donc des représentants des différentes localités dans les instances de prise de décision aux plans local, régional et national. C’est pourquoi, l’honorable Mamadou Diarrassouba pense qu’elles sont différentes de la présidentielle qui vise à choisir le président de la République. «Si dans la majorité des localités on peut organiser l’élection présidentielle, le résultat issu du scrutin est valable», affirme-t-il. C’est la raison pour laquelle, M. Diarrassouba pense que la situation sécuritaire très dégradée ne doit pas empêcher la tenue de la présidentielle de 2018. Car, dit-il, «personne ne sait quand est-ce que le pays sera stable».
L’insécurité est réelle au centre et au nord du Mali
Parlant de la situation sécuritaire qui sévit au Mali depuis les événements d’Aguelhoc en janvier 2012, l’honorable Diarrassouba n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Pour lui, l’insécurité est bel et bien réelle au Mali. Au centre du Mali, «ce sont les bandits armés et les terroristes d’Amadou Kounfa qui sèment la terreur», estime-t-il. Il a déploré l’attaque qu’il qualifie de commanditée, perpétrée contre le convoi du président de la Haute cour de justice, l’honorable Abdrahamane Niang, entre Diaffarabé et Dia dans la région de Mopti.
Au nord du Mali, «les terroristes d’Iyad Ag Agaly empêchent les paisibles citoyens de vaguer à leurs occupations. À cause des actions des hommes mal intentionnés, le Mali ne pourra pas organiser les élections dans près de 60 communes», soutient-il. C’est pourquoi, l’honorable Mamadou Diarrassouba pense que la collaboration entre les populations et les forces armées et de sécurité doit être renforcée. «Les Forces armées maliennes ne doivent plus arnaquer les populations et ces derrières aussi doivent les informer sur tous les mouvements des étrangers dans les villages, fractions, quartiers ainsi que des villes», conseille-t-il.
Enfin, l’élu de Dioïla estime que le Rassemblement pour le Mali (RPM) se porte bien. Malgré des départs, il se satisfait des arrivées en grand nombre au sein du parti. Et mieux, «le bureau politique national du RPM travaille déjà sur l’élection présidentielle de 2018. Cela pour assurer au président IBK un second mandat dès le premier tour», affirme-t-il
André TRAORE
Source: Soleil Hebdo