Le Mali, de son accession à l’indépendance à nos jours, a peu songé à donner un statut ou à inscrire le travail des notables et des Imams dans un cadre juridique. La laïcité de la république est l’excuse trouvée pour expliquer cette attitude méprisante à l’égard des autorités morales, alors que les pays cités comme référence en matière de démocratie ont tous une politique en la matière et rémunère même leurs chefs spirituels.
C’est pour corriger cette injustice que l’honorable Hady Niangadou, deuxième vice-président de l’Assemblée Nationale, veut initier un projet de loi portant Statut des Imams : « Nous avons voté un projet de loi sur le statut de l’opposition et plusieurs autres couches, il faut vraiment maintenant un statut pour, ne serait-ce que les Imams officiant la prière du vendredi », a-t-il défendu avant d’ajouter que bientôt, ils statueront sur le projet de loi avec le président de l’Institution.
Pour y parvenir, l’honorable est convaincu que la cohésion des musulmans est nécessaire. La démocratie considérant les faits majoritaires, « si les 95% des musulmans s’unissent, ils seront forcément respectés », opine l’élu. Il précise toutefois que cela doit se faire dans le respect strict des droits de la minorité.
Le cacique de la CODEM est optimiste quant à la réussite de son initiative, puisque pour lui, l’implication des leaders religieux a été déterminante pour l’élection de Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita. En plus, l’Hémicycle étant majoritairement composé de musulmans, le projet de loi pourrait passer sans polémique.
ABDOUL NIANG
Source: Nieta Kibaru