L’Ordre, qui a décidé de le poursuivre en justice, l’accuse de faits graves, notamment de « violation de la loi, usurpation de titre et autres infractions » sur les réseaux sociaux. La question se pose : l’action initiée par l’Ordre peut-elle prospérer compte tenu du statut de la personne visée ? Cette interrogation prend tout son sens en raison de la position de Dr Fomba, membre d’un organe législatif. Puisqu’il n’a pas été élu, bénéficiera-t-il de l’immunité normalement accordée aux députés élus par le suffrage des Maliens ? Membre du CNT, Dr Fomba est une personnalité controversée. Leader politique, il n’hésite pas à faire des déclarations à l’emporte-pièce.
Par le passé, certains Maliens avaient saisi le président du CNT pour demander le limogeage de Fomba de l’organe législatif de la transition.
Il est également dans le collimateur de l’Ordre des médecins du Mali, qui a finalement décidé de déposer une plainte auprès du pôle spécialisé de lutte contre la cybercriminalité. Lors d’une conférence de presse, les médecins maliens ont été très clairs dans leurs propos : « Certaines personnes, dont Aboubacar Sidiki Fomba, membre du Conseil national de transition (CNT), revendiquent sur les réseaux sociaux le titre de Dr en santé lors de leurs interventions médiatiques. Pourtant, le Conseil de l’Ordre des médecins l’avait rappelé à l’ordre concernant ces faux titres dans une lettre datée du 26 avril dernier, en lui demandant de rectifier cette fausse présentation », a expliqué un des conférenciers. À défaut de correction, l’Ordre se réservait le droit de saisir les autorités judiciaires compétentes pour prendre les mesures appropriées. Selon les registres actuels, Aboubacar Sidiki Fomba ne possède pas le statut de médecin au Mali.
D’où l’action engagée contre lui devant les tribunaux. Des temps difficiles s’annoncent pour ce membre du CNT. ■
LAYA DIARRA
Source: Le Soir de Bamako