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Lettre à mon oncle Bass, Cher oncle,

Alhamdoulilahi ! Alhamdoulilahi ! Alhamdoulilahi !

Encore une fois, je dis, et je voudrai, (Walahi, bilahi, je jure !) pendant au moins cent ans encore, être à même de  dire … Alhamdoulila !

 Eh oui tonton Bass, je dis Alhamdoulilahi, parce que, nombreux sommes-nous les Maliens d’en dessous, d’en bas et “même” d’en haut qui respirons encore…

 Walahi, Bilahi, je jure, Dieu est Grand ! Et pour cause !

Combien étaient-ils, ceux qui, hier seulement avaient argent, or, diamant, pouvoir, prestige, renommée, mais qui ne sont plus là ?

Combien étaient-ils,  ceux-là, ces damnés de la terre, «ces malheurs qui n’ont point de bouches » et que, l’indésirable minibus noir a pourtant  épargnés…  ?

Des questions dont les réponses ne résident que dans cette seule évidence : que l’on soit « d’en haut, d’en bas ou d’en dessous », égaux Nous sommes devant le Tout Puissant.

Eh oui, adorable tonton, tout va bien, au niveau de la troupe familiale à Fantambougou, puisque, nous sommes au grand complet même si, nous ne mangeons très souvent, qu’une fois tous les trois jours.

Oui tonton, malgré les inondations, les maladies, les hausses des prix des denrées de première nécessité, des médicaments, les injustices, la pauvreté chronique, nos illusions perdues, nos espoirs étouffés, nos droits piétinés, dans la famille à Fantambougou-Bamako  personne n’a été embarqué à bord du TGV de Lahara. Alhamdoulilahi !

Aussi, au nom de toute la troupe familiale, je te remercie, encore une fois, non seulement pour le sac de riz (qui est vide depuis quelques jours) que tu nous a envoyé, mais aussi pour les poissons séchés et les “yougou-yougou” que nous venons de réceptionner.

 

Il  faut le dire, ici dans la famille comme dans l’ensemble du Mali d’en bas, nous rendons grâce à Allah Le Tout Puissant. Cela, sans hypocrisie aucune. Contrairement à ces nouveaux riches, à ces supers hommes autoproclamés, à la recherche de personnalité. A ces rois de la 25è heure et à ces voleurs patentés de la nation, en quête de protection divine. Eh oui, cher oncle, je rends grâce à Dieu, en mon nom propre, au nom de grand-mère et de tous nos concitoyens d’en bas. Car, seul Dieu peut préserver « certaines choses des nageurs » que nous sommes. Et ces choses-là, je les conserve encore… intactes. Alhamdoulilahi donc !

Je dois par ailleurs t’informer que grand-mère s’en est bien sortie de la violente crise qu’elle avait piquée, des jours durant, à cause de la grossesse contractée par la petite Fatou. Nous avions vraiment cru que la vieille allait passer l’arme à gauche, mais la pauvre et brave dame a surmonté la dure épreuve. Une fois de plus ! Il fallait cependant faire disparaître « l’infâme » Fatou de sa vue. Ce que nous avons fait en l’envoyant au village.

Grand-mère a donc repris ses esprits et s’attèle actuellement à vendre ses gombos, arachides et autres misères au marché de Fantambougou. Pour le bonheur de la troupe familiale qui vient malheureusement (encore une fois) de se grossir de huit nouvelles bouches qui nous sont revenues de la lybie.

Quant à moi, je ne dormirais tranquille que lorsque j’aurais entre mes mains, « l’assassin » qui a engrossé la petite Fatou. Et crois-moi cher Bass, si cela arrivait, sans hésitation aucune… je l’égorgerais par le bas. Walahi, bilahi, je jure !

Concernant mon projet de voyage sur la France, j’y tiens plus que jamais. Mais, la vente des 2 chèvres, de la charrette et des 3 ânes ne m’a rapporté au total que la somme de 390.000 FCFA. Une fortune sans doute, mais qui hélas n’est que broutille pour tenter d’acheter un visa français. Mais,  avec quelques petites escroqueries ça et là, inchallah, j’irai en France. « A l’heure où blanchit la campagne, je partirai… ‘’

Enfin tonton, ces premières heures de l’année nouvelle ont surtout été marquées par un message à la Nation du président IBK.

L’homme a mis l’accent sur la sécurité des biens et des personnes au Mali et s’est engagé fermement à en faire une priorité.

Il a aussi demandé aux Maliens de ne jamais oublier que le fléau auquel nous sommes confrontés est une armée invisible dont les membres se cachent parfois parmi nous, dans nos propres ruelles, dans la maison d’à côté. D’où la nécessité selon le président, d’être vigilants, pour ne pas avoir à regretter d’avoir oublié de signaler des allées et venues suspectes, sous nos yeux.

Vous ne pouvez imaginer ajoutera IBK à quel point sont tenaces, les remords, lorsque, après un attentat terroriste, l’on se rend compte que l’on aurait pu aider à épargner cinq, vingt, cinquante vies !

Walahi, bilahi, je jure, il a mille fois raison !
Par rapport aux prochaines  échéances électorales, IBK a fait appel à toutes les bonnes volontés de notre pays pour qu’elles joignent leurs efforts à ceux de l’Etat afin que les élections 2018 se passent dans les meilleures conditions.

Voilà tonton, ce que je peux te dire en ce début de l’année 2018 au Mali.

 

Bonne et heureuse année à toi, à la famille et aux Sénégalais qui ne te vendront jamais comme… une vache. Contrairement à d’autres en terre sœur de Lybie. Je le dis pian ! Parce que, c’est ça qui est ça !

Vive la République ! Vive (aussi) la Rue… publique !

A lundi prochain Inchallah !

Par ton petit Ablo.

 

Le 26 Mars

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