Oui grand-père, en ce moment, c’était la catastrophe. L’insécurité avait même atteint Bamako. Des camps à Bamako et même l’Aéroport. Tout était devenu des cibles d’attaque. Des villes entières étaient sous embargo terroriste. Les localités qui n’étaient sous accord jihadiste vivaient le calvaire. Champs et greniers brûlés. Femmes et enfants assassinés.
Et pis, personne n’osait parler ou commenter. Ils avaient fermé la bouche à tout le monde. Les entreprises se fermaient. Le chômage s’accentuait. Il n’y avait plus d’électricité que quelques heures dans la journée. Rien ne bougeait. Pis encore, le gouvernement augmentait les taxes sous l’œil incapable des citoyens. Oui grand-père, le calvaire malien avait atteint le sommet. Du jamais vu.
L’école et la santé, n’en parlons pas. Août 2020 ? C’était le chaos. Les écoles étaient fermées partout au centre et au nord du Mali. Il y avait une rébellion, du banditisme et l’insécurité partout. Au centre, au nord, dans les alentours et aussi à Bamako. On n’épargnait pas les camps même l’Aéroport. Des convois de ministre. Tout était devenu des cibles. On était venu à bout du chaos avant le 18 août 2020.
Politiquement, la crise était profonde. Des fronts politiques partout mais qui n’osaient jamais parler. Car devant, il y avait l’atteinte au crédit de l’Etat et ou actes subversifs. Les portes de la prison ou de la disparition ou bien de l’asile politique. La parole n’était plus libre. Les marches et les sorties n’étaient autorisées qu’aux seuls soutiens. Les mouvements et les partis étaient réduits au silence.
Oui grand-père ! Avant les libérateurs du 5 juin et les “paracheveurs” du 18 août, on était venu à bout du gouffre avec la dictature du gouvernement. L’information, la libre pensée et expression étaient enfouies sous les bottes, pardon, dans des boites noires. Il était prêché, une pensée unique, une doctrine unique et une voie unique. Pas d’alternative !
Oui grand-père, notre libération du 18 août, par nos grands libérateurs politiques et religieux. Ces grands défenseurs du boulevard de la démocratie et de la dictature. Oui ces défenseurs de la Constitution et grands partisans de coup d’Etat. Oui nos démocrates qui sont pour l’Accord d’Alger et pour la prise de Kidal. Je les salue ici dans cette 287e lettre.
A mardi prochain Inch Allah !
Lettre de Koureichy
Source: Mali Tribune