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Lettre à grand-père : Cher grand-père…

Nous sommes venus à bout. Le Mali. Nous passons à un autre cap. Une autre aventure inconnue. Une autre lancée. De 2012 à nos jours, nous amassons moussons des crises sur des crises. D’une rébellion politique, nous avons atterri à une crise institutionnelle et à  une occupation terroriste.

 

Comme si ça ne suffisait pas. Nous rentrons en guerre. Un long film d’Hollywood qui se joue au finish sans l’acteur principal. L’Armée malienne. Théorie ou pas, un long complot contre le Mali se dessine. Il faut convertir la guerre contre la rébellion en une crise politique et celle contre les terroristes, une sécurité à rétablir.

Difficile et dans les peines du monde, nous sommes conviés à Alger, les fils du même pays sont désormais divisés par un accord. Un accord paraphé, mais jamais appliqué. Une insécurité qui ne joue que les cordes les plus sensibles donnent naissance à l’une des plus grandes crises intercommunautaires du monde.

Tout ça devrait suffire mais non. La mauvaise gouvernance, l’ingérence, le favoritisme et le népotisme vont tramer les désespoirs en le peuple. Et puff, de crise en crise, une instabilité sociale jonche le pays. Tout commence à chambouler. Hélas, nait une crise sociopolitique. Et au finish, l’irréparable institutionnel se passa. Les institutions tombent et tout s’écroule.

Une transition, s’ouvre. On opte pour 18 mois. Dans un premier temps tout était sombre et noir. Mais brusquement, Juda porte la robe de Jésus. On a rectifié. Tout est bon. L’espoir renait. On va vers l’issue. Mais hélas, comme si tous les vécus ne suffisaient pas, un autre front s’ouvre. On est plus à l’intérieur mais un front diplomatique.

Cauchemar ou réalité, on n’en finit pas. En plus de toutes les crises que traverse le pays, on atterrit sous embargo de la Cédéao. Comme si tout ça ne suffisait pas. Comme si les défis mondiaux nous disaient peu. Comme si l’opium nous affectait, lecture, perception et réflexion. Nous renforçons les clivages et enfonçons le clou.

Cher grand-père, comme les défis de la Covid-19 nous disaient peu. Comme si  l’affectation de l’économie mondiale dont nous vivrons les conséquences dans 6 mois, nous disait peu. Comme le changement climatique échappait à nos regards. Pas de froid malgré le 25 décembre, malgré le 31 décembre et ce début janvier. Ne sommes-nous  pas alertés qu’un jour il n’y aura pas d’hivernage et qu’il n’y aura peut-être pas de crue.

Comme si tout ça ne nous alertait pas. Au moment où le grand monde se pose des vraies questions de développement, nous c’est seulement des questions de gouvernement. Comme si tout ça ne suffisait pas. Sinon faut-il encore aller, encore plus loin ? Ne sommes-nous pas arrivés à bout ? Qu’Allah sauve ce pays et de la plus belle manière. Amine. A mardi prochain pour ma 131ème lettre. Inch’Allah !

Lettre de Koureichy

SourceMali Tribune

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