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Fermeture des frontières avec le Mali: BAZOUM a-t-il perdu sa langue ?

En affirmant quelques mois plutôt que la décision de fermeture de frontières par la CEDEAO était illégale puisque ne figurant dans aucun texte de l’organisation sous régional, le président nigérien Mohamed BAZOUM s’est associé le dimanche dernier à un sommet extraordinaire pour valider la même mesure contre notre pays. Que s’est-il passé ? Le président nigérien a-t-il avalé sa langue pour ne pas rappeler, cette-fois-ci, ses pairs au respect des textes communautaires.

 

Le sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le Mali tenu le dimanche à Accra n’a pas été tendre avec notre pays en imposant de nombreuses sanctions. L’une des plus controversées est la fermeture des frontières des Etats membres de la CEDEAO avec le Mali.

Paradoxalement, la CEDEAO qui exige des autorités maliennes de mettre un point d’honneur sur leur engagement en respectant le délai de la transition et de dévoiler un chronogramme des élections en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel, a été mal inspirée en prenant une sanction qu’elle n’a pas prévu.

Le protocole additionnel de la CEDEAO qui est la boussole ne fait allusion nulle part de la fermeture de frontières. Et lors de la conférence de presse commune tenue le vendredi 9 juillet 2021 à Paris, entre Emmanuel MACRON et Mohamed BAZOUM, le président nigérien affirme sans ambages que c’était une violation si la mesure passait.

« …Les mesures de fermeture des frontières et tout le reste…, ça n’existe pas dans le traité de la CEDEAO. Voilà pourquoi nous Niger, nous n’avons pas préconisé cela…Et nous avons pris les mesures de sanctions prévues par la CEDEAO, par le Traité de la CEDEAO. Nous ne sommes pas allés au-delà. En tout cas, nous n’avons pas été d’accord qu’on aille au-delà. Mais, nous avons exigé que cela soit respecté, parce que c’est ça l’exigence de l’État de droit… », avait déclaré Mohamed BAZOUM lors conférence de presse conjointe avec le président français à Paris, le 9 juillet 2021.

Ce jour, le président BAZOUM a brandi fièrement son respect de textes et des valeurs de l’organisation sous régionale alors qu’il venait d’être élu à la tête de son pays.

A moins de six mois, le président ‘’donneur de leçon’’ semble-t-il oublié son engagement pour le respect des textes de la CEDEAO en s’associant, cette fois ci à ses paires dans leur violation, le dimanche dernier sans crier gare, lors du sommet extraordinaire de la CEDEAO à valider l’illégalité.

De notre part, nous estimons que sa constance et sa logique devaient le commander à se désolidariser de cette décision. Parce que les textes sont faits pour être respectés en tout temps et en tout lieu. Ce n’est pas de la charité que le peuple malien lui demande, mais de la cohérence dans sa prise de position en tant que responsable de la CEDEAO.

Encore, une fois, à l’instar de Mohamed BAZOUM, les premiers responsables de la CEDEAO viennent valider une jurisprudence très fâcheuse.

En outre ces violations, pendant longtemps les chefs d’Etat de la CEDEAO n’ont cessé de fermer les yeux sur les violations commises par leurs pairs. C’est le cas de la violation de la constitution en Guinée Conakry, en Côte d’ivoire. Face à ces entorses, aucune décision n’a été prise par l’organisation pour les interdire. D’où le sens et l’importance de l’appellation :  la CEDEAO, le syndicat des chefs d’Etat.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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