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L’Etat se sortirait – il de ça ?

La coïncidence entre l’état d’urgence et le Maouloud et les commentaires en réactions qui s’en sont suivis, ont gêné, énormément gêné les maliens, au point qu’ils continuent de s’interroger sur la rigueur de l’Etat face à l’influence des leaders religieux. L’Etat du Mali, continuerait encore à regarder dans la direction de ces associations et leurs leaders pour agir ?

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Le Mali est un pays laïc, nous dit- on, pas islamique à l’instar de la Mauritanie, mais faut-il continuer d’accepter la totale mainmise de la religion sur la chose publique. Pour un oui ou un non, la République fait appel aux leaders religieux, lesquels ont fini par prendre totalement et même plus, la place qui est normalement dévolue à la société civile, qui sans le dire, est plus politique que les partis, intéressée au plus haut niveau. Enfin de compte, l’Etat donne l’impression de ne tenir sa légitimité que par le quitus de nos leaders religieux, par tout ce qu’il est tenté de poser comme acte
fort. Tout faire pour ne pas les mécontenter. Cette attitude défaitiste de l’Etat du Mali, a commencé avec la tentative d’introduction de la mouture du projet de code de la famille, déposée sur la table de l’AN. Fâchées contre un projet qui paraissait à leurs yeux comme un projet scélérat, les associations musulmanes jusqu’ici tolérées mais tenues loin de la gestion des affaires publiques, ont
engagé un bras de fer, en organisant un meeting géant, le premier jour du ramadan de 2010. Ce jour-là, ATT était en Libye et son Premier ministre d’alors, qui fait feu de tout bois aujourd’hui,  Modibo Sidibé, puisqu’il s’agit de lui, était à Ségou, où, il représentait son patron, à la finale de la coupe du Mali de football. Ce jour-là, personne assurément ne voulait du pouvoir qui traînait dans les rues, de Yirimadio, à Koulouba en passant par les quartiers populaires de Banankabougou, Sogoninko, Badalabougou, Bozola, et Médine. Précipitamment rentré de Ségou, après la finale, Modibo Sidibé accueillera son patron le lendemain. Au complet, à Bamako, ils retireront tout simplement, le projet en question.

Le projet retiré, consacrait le recul du pouvoir face à la foudre islamique, disons modérée.
Ce retrait du projet de la table de l’AN pour les tiroirs des bureaux obscurs de la présidence, consacra définitivement l’entrée des associations religieuses sur la scène politique nationale. Et depuis, plus rien ne se fait sans leurs bénédictions. Même les candidats à la présidence de la République, ne sentent pas politiquement en sécurité, en allant pas les rendre bonjour, comme si par avance, leurs influences déterminaient l’issue du scrutin. Chose qu’il faut refuser, chose qu’il ne faut accepter, parce que, inacceptable, intolérable. Sinon gare ! Tout le Mali a vu comment l’état d’urgence en cours est malmené, avant de nous entendre dire, que l’état d’urgence, n’interdisait pas les rassemblements. Alors à quoi bon donc de le décréter, si une période d’état d’urgence, n’a rien de spécial par rapport à une situation normale ? Seulement, cette dernière explication qui n’a pas convaincu grand monde, illustre piteusement la faiblesse de l’Etat face à la volonté des leaders religieux, attitude très dangereuse pour la République.

Sory de Motti

Source: La Nouvelle Patrie

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