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L’Etat Malien face aux groupes armés : Des compromis aux compromissions, puis à la capitulation

Capitulards et Pétainistes à la malienne. Le 17 juin 1940, le Maréchal Pétain, héros français de la première guerre mondiale, appela à la capitulation de la France devant l’Allemagne, aux conditions imposées par les généraux allemands, dont l’occupation de certaines régions françaises par les troupes allemandes. Les raisons invoquées : la puissance de feu des Allemands, la détresse et la souffrance des Français. Une situation qui ressemble fort à ce vit notre pays actuellement.

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La posture actuelle des autorités maliennes fait penser à celle du Maréchal Pétain : libérer des personnes qui ont pris les armes contre leur patrie, qui ont massacré des Maliens, violé des Maliennes, amputé des mains et des pieds de Maliens à Gao et Tombouctou, pillé des banques ! Réintégrer des députés traitres ! Renoncer aux mandats d’arrêt nationaux et internationaux lancés contre de présumés auteurs de crimes contre l’humanité ! Et pourquoi tout cela ?

La raison invoquée : créer un «climat de confiance», pour permettre aux «présumés criminels» de représenter la nébuleuse Mnla à la table des négociations. Comme si ce mouvement ne comptait que ces personnes recherchées. Ainsi, on  mettra fin aux souffrances des Maliens : car, enfin, on aura la paix !
Mépris du citoyen malien

De qui se moque-t-on ? Tout cela est tragi-comique. Nous sommes tous d’accord que l’Etat malien n’a plus d’armée pour lui permettre de négocier en position de force ! Mais, le Mnla, militairement, n’est rien non plus : ses alliés, Aqmi et Mujao le taillent en pièces à chaque confrontation. Et ses chefs sont plus à l’aise dans les hôtels climatisés et les studios de radio pour se survendre ! Enfin, le Mnla ne représente pas les Touaregs, encore moins les Sonrais et les Peulhs, majoritaires dans le Nord.

Le ministre de la Justice évoque l’Accord de Ouagadougou, ce machin, comme dirait l’autre. Ce document dit effectivement que : «Elles (les Parties) prendront toutes les mesures nécessaires pour renforcer la confiance et la cohésion nationale» (Article 15). Et, conséquence : «A cet égard, elles s’engagent à libérer les personnes détenues du fait du conflit armé dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu» (Article 18 ).

Malheureusement, dans le machin de Ouagadougou, il y aussi de quoi s’opposer à la position du Gouvernement. Ainsi, dans le paragraphe 9 du Préambule, les signataires se disent : «Profondément attachés aux valeurs de démocratie, de la bonne gouvernance, de la justice et de la promotion des droits de l’Homme». Ou encore  réaffirment «leur engagement (au respect)…des droits de l’Homme, de la dignité humaine, des libertés fondamentales et religieuses ; le respect de l’égalité entre les citoyens maliens» (Paragraphe 13), et enfin «déterminés à lutter contre … l’impunité sous toutes ses formes»  (Paragraphe 14).

Est-ce qu’on «respecte l’égalité entre les citoyens maliens» en libérant des présumés criminels de guerre qui paradent devant les victimes ou leurs familles ? Est-ce qu’on «lutte contre l’impunité» en libérant des personnes inculpées ou recherchées pour crimes contre l’humanité, en jetant à la poubelle les mandats d’arrêt et en réintégrant des députés déserteurs ? Est-ce qu’on «renforce la cohésion nationale» en traitant par le mépris tous ceux qui dénoncent cette pantalonnade ? Est-ce que…
Oublié, le sanglot des femmes violées
La réponse à toutes ces interrogations est : NON ! Justifier l’injustifiable, défendre l’indéfendable, voilà à quoi s’est livré le Gouvernement. Il ne faut pas que les autorités oublient que les votes massifs pour IBK étaient avant tout un vote-sanction : le rejet d’un mode de gouvernance et des acteurs d’un système.

Les Maliens ont le sentiment que l’Etat renoue avec la politique de capitulation et   d’impunité des régimes précédents. Les crimes contre le citoyen malien lambda, sa douleur et ses souffrances n’intéressent pas l’Etat malien ! Comme l’a si bien dit T. Kouamouo à propos de la Cour pénale internationale : «Cela signifie très clairement que si un crime contre l’humanité n’intéresse ni le Procureur, ni le Conseil de sécurité, ni un des Etats-parties, il est automatiquement couvert par la plus grande impunité».

En d’autres termes, le sanglot des femmes violées et les cris de douleur des amputés et des victimes des pillages se sont perdus dans les sables du Nord. Ou ont été couverts par le tapage médiatique du Mnla ! Il est inadmissible et insupportable que l’Etat malien fasse la part belle à ceux qui ont égorgé, assassiné, pillé et violé des Maliens ! En passant par pertes et profits, la douleur et les souffrances des victimes et leurs familles!
Le Mnla face présentable d’Aqmi et du Mujao
Depuis les années 1990, les dirigeants maliens font preuve d’une incroyable naïveté et couardise dans la gestion de la crise du Nord. Incapables d’analyse et d’anticipation ! En fait de négociations, on passe des compromis aux compromissions, puis à la capitulation : l’Etat malien exécute sa part des machins de Tamanrasset, d’Alger et de Ouagadougou. Sans aucune contrepartie ! Ainsi, le Mnla et ses alliés qui auraient dû être cantonnés à Kidal, paradent, harcèlent et attaquent les autorités civiles et militaires bien «cantonnées», au vu et au su de la Minusma et des troupes françaises, en violation des Accords de Ouagadougou !
Les crimes des années 1990, 2006 et maintenant de 2012 sont restés impunis ! Et à chaque nouvelle rébellion, on monte d’un ou de plusieurs crans dans l’horreur. On croyait avoir vu le pire il y a vingt ans. En 2012, avec les massacres d’Aguelhok, les amputations et viols à Gao et Tombouctou, on croit avoir atteint le sommet de la barbarie et de la cruauté bestiale ! Mais, le but des rebelles étant de faire plier le Mali par la terreur, on n’a pas fini de voir le pire !
Cette politique de capitulation et d’humiliation nationale se paie au prix fort. Selon le témoignage (octobre 2012) de Zeidane Ag Sidalamine, chef rebelle des années 1990,  de  1997 à 2000, ce sont 11.066.623.652 FCfa qui ont été engloutis dans les sables du Nord ! Pour rien !
La politique de capitulation, d’humiliation et d’impunité conforte les faucons et radicaux de la rébellion dans leur idéologie de suprématie raciale. Ils l’avaient affirmé haut et fort auparavant. Comme les Blancs d’Afrique du Sud au temps de l’apartheid, ils se prennent pour les «Derniers Blancs» que l’Occident entier doit défendre : «Nous sommes la honte de la race blanche. Durant trente ans, on s’est laissé coloniser par des nègres » (Le Monde daté des 1er et 2 décembre 1991).
Le Mnla est mû par cette idéologie. D’où son alliance opérationnelle avec Aqmi, Mujao et Ançar Dine : le Mnla est la face présentable et fréquentable, tandis que les autres représentent la face immonde ! Des documents d’Aqmi ont confirmé sa duplicité. Une question simple : d’où vient le financement des «combattants» du Mnla ?
Alors, combien de narcotrafiquants, de preneurs d’otages et d’auteurs de crimes contre l’humanité déguisés en ex-combattants du Mnla seront-ils intégrés dans l’armée et les services de l’Etat ? Combien de milliards de francs seront-ils encore engloutis dans les sables et rocailles du Nord ? Encore pour rien !
Le Mnla voudrait aujourd’hui sa part de gâteau. Demain, ce sera le tour d’une autre rébellion, et ainsi de suite tant que la politique de capitulation et d’impunité sera la norme : des «Seigneurs», plutôt «Saigneurs» du Désert , assis sur le dos des esclaves Bella et autres, continueront de demander toujours plus à la République !
Mânes de nos Ancêtres, Grands Fétiches rescapés, Allah, Jésus et Bouddha, inspirez nos dirigeants !
Yaya Togora – 
Copadem France 1991

SOURCE: Le Flambeau

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