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L’Etat islamique est loin d’être vaincu

En dépit de lourdes pertes, l’Etat Islamique est encore loin d’être vaincu. En Syrie et en Irak, la situation reste très instable et d’autant plus difficile à prévoir qu’elle est créée par une multitude d’acteurs aux intérêts divers et parfois en opposition.

combattant etat islamique base aerienne eiil

Depuis la fin de l’année dernière, les forces légalistes syriennes appuyées par leurs alliés russes, des milices chiites irakiennes, afghanes et du Hezbollah libanais étaient reparties à l’offensive grignotant peu à peu du terrain. Les succès les plus spectaculaires avaient été connus dans la région d’Alep (où les Forces Démocratiques Syriennes -FDS- dont la colonne vertébrale sont les Unités de protection du peuple -Yekineyên Parastina Gel, YPG- avaient apporté leur soutien “indirect”), de Damas, du mont Qalamoun et surtout de Palmyre, ville historique qui avait pu être reconquise assez aisément. L’euphorie étant à son comble à Damas, le président Bachar el-Assad allait jusqu’à affirmer qu’il ne s’arrêterait que lorsqu’il aurait repris le contrôle de l’ensemble de la Syrie. Cette déclaration n’avait pas été très appréciée par Vladimir Poutine qui avait annoncé dans la foulée (le 14 mars) le retrait des forces russes engagées même s’il sous-entendait qu’un contingent resterait en place en particulier sur le port de Tartous et sur la base aérienne de Hmeymin. Depuis, il a d’ailleurs été constaté que les effectifs russes n’ont pas vraiment baissé et que les chasseurs bombardiers ont été remplacés par des hélicoptères dont des K-52 Alligator et M-28N Havoc plus aptes à délivrer des tirs d’appuis au plus près des forces engagées au sol.

Personne ne semble s’être vraiment interrogé sur la faible combativité des troupes de Daech qui, en fin de compte, n’a opposé qu’une résistance symbolique aux différents coups de boutoirs lancés par les forces régulières syriennes, par les Kurdes et par les mouvements de l’opposition “modérée” emmenées par le Front Al-Nosra, le bras armé d’Al-Qaida en Syrie.

En fait, selon l’expression militaire, Daech s’est replié sur des “positions préparées à l’avance” évitant par là même d’accumuler les pertes au sein de ses effectifs qui ne sont pas aussi pléthoriques qu’annoncés (1). En effet, en dehors des actions relevant de la guerre asymétrique (attentats, harcèlements, etc.), la stratégie appliquée par le Groupe Etat Islamique (GEI) est celle de l’”offensive permanente”. A savoir que pour ce mouvement, il est hors de question d’adopter une attitude défensive qui serait considérée comme un échec à la fois tactique et psychologique. En effet, ce mouvement salafiste-djihadiste ne peut durer que s’il est dans une dynamique de victoires. Ces dernières lui apportent soutien populaire dans les régions qu’il contrôle et afflux de volontaires. Qu’il s’arrête et il commencera à dépérir. Il est en conséquence hors de question de défendre des positions contre des forces très supérieures en nombre et, pour une fois, déterminées (2). Ainsi, lorsqu’elles ne sont pas en situation tactique favorable, les unités du GEI menacées se dispersent dans la nature puis attendent un moment plus favorable pour repartir à l’assaut. L’étirement naturel des lignes de communications de l’adversaire (étant données les distances à couvrir), lui offre de nombreuses opportunités tactiques.

La tactique du Groupe Etat Islamique

La cellule de base de Daech (GEI) serait appelée “fassil”. Elle correspond à un groupe de combat motorisé fort d’une dizaine hommes qui embarquent dans deux ou trois pick-up parfois équipés d’une mitrailleuse lourde. Chaque combattant a un fusil d’assaut et peut servir une deuxième arme : fusil à lunette ou RPG anti-chars. Chaque fassil est indépendante et autonome mais, lors des phases offensives, elle peut se regrouper avec trois autres cellules du même type pour former une “saraya”. Cette unité peut être comparée à une petite compagnie d’infanterie forte de 50 à 60 combattants. En plus des quatre fassil, la saraya bénéficie de groupes d’appuis armés de mitrailleuses lourdes voire de canons-mitrailleurs montés sur des véhicules ou même de missiles anti-chars. Ces derniers sont souvent récupérés sur les stocks fournis à l’opposition “modérée”. Pour les opérations d’importance, plusieurs saraya peuvent constituer une katiba (bataillon) qui bénéficie d’appuis lourds : artillerie ou chars de bataille majoritairement employés en tant que canons d’assaut.

De manière à échapper aux frappes aériennes adverses, tout le dispositif reste très fluide, les fassil ne se regroupant qu’au dernier moment pour former les saraya ou, plus rarement les katiba. La spécificité des tactiques employées par Daech est l’usage massif de vehicule-borne improvised device (VBIED ou véhicule piégé) pour obtenir un effet de rupture dans le dispositif ennemi, brèche par laquelle les combattants s’engouffrent pour terminer au corps à corps en ne faisant pas de quartier. La tendance actuelle consiste à employer simultanément plusieurs VBIED sur une même cible. L’effet est dévastateur tactiquement et psychologiquement. Ces actions sont directement soutenues par des tirs d’appuis nourris délivrés par les mitrailleuses lourdes et les snippers.

Source: atlantico.fr

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