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L’Etat islamique (Daech) a perdu de nombreux points d’appui

Après les reculs de l’organisation Etat islamique en Irak et en Libye, al-Qaida devrait redevenir l’acteur djihadiste central de la région.

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En décembre 2016, l’Etat islamique (EI) est chassé de Syrte, ville libyenne du bord de la Méditerranée. C’est un coup dur pour l’organisation. L’EI considérait la Libye comme un sanctuaire sur lequel se replier, en cas de défaite en Irak ou en Syrie. Entre 2014 et 2016, l’organisation a encouragé ses sympathisants à se battre sur le front libyen, y envoyant même de force des combattants qui avaient choisi la Syrie. En février 2015, elle s’est emparée de Syrte. L’EI y a déployé certains de ses commandants chevronnés, comme le défunt Omar al-Shishani. Mais en mai 2016, des forces alliées au gouvernement de Tripoli ont déclenché l’opération «Structure solide» (al-Bunyan al-Marsous) qui a abouti en décembre 2016 avec la reconquête de la ville. La perte de Syrte, couplée aux difficultés rencontrées en Irak, devrait être lourde de conséquences pour l’EI, comme l’explique un rapport du chercheur Daveed Gartenstein-Ross pour la Foundation for the Defence of Democracies.

Depuis Syrte, l’EI prodiguait conseils et instruction à sa «province» du Sinaï ainsi qu’à Boko Haram, qui a pris le nom d’«État Islamique en Afrique de l’Ouest» depuis son allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, en 2015. Neuf mois plus tôt, l’EI avait perdu la ville libyenne de Sabratha, d’où il supervisait son réseau tunisien. Sans ses sanctuaires en Libye, il est plus difficile pour le groupe d’organiser des attentats en Europe. Ses combattants qui n’ont pas été tués au combat sont toutefois parvenus à fuir. En Libye, il est probable que l’EI retourne à la guérilla et aux attentats, en s’appuyant sur les cellules dormantes dont il disposerait, notamment à Tripoli. L’EI soufflera probablement sur les braises de la guerre civile libyenne, cherchant à diviser les autres groupes islamistes —comme il l’a fait par le passé– et à délégitimer le gouvernement libyen.

De nombreux combattants étrangers de l’EI ont été stationnés en Libye: beaucoup de Tunisiens, des Kényans, des Nigérians, des Maliens et des Sénégalais. Ils pourraient se déployer sur quatre zones principales. La Tunisie, dont sont originaires la majorité des combattants. Le sud de la Libye, que l’État contrôle moins bien. Le Sahel, où ils pourraient faire la jonction avec les sections locales de l’EI. Et enfin l’Algérie, où ils pourraient déplacer des armes lourdes. Les combattants restés en Libye devraient repasser à la clandestinité, comme en Irak après 2007, le temps de reconstruire leurs réseaux et dans l’espoir de lancer une nouvelle insurrection. Une partie d’entre eux pourrait choisir de rejoindre al-Qaida, qui devrait tenter de capitaliser sur les difficultés rencontrées par l’EI.

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