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L’esprit du 26 mars, un quart de siècle après

L’esprit du 26 mars, un quart de siècle après!

statue martyrs 26 mars

Le 26 mars 1991, le peuple souverain du Mali attrapait en vol le vent de libération venu d’Europe qui a eu raison du mur de Berlin en 1989, ainsi que de l’apartheid en Afrique du Sud et du communisme en URSS en 1991 sans oublié l’extraordinaire éclosion de liberté dans les pays d’Europe de l’est.

 

Le pluralisme démocratique qui fut le maître mot du sommet France-Afrique de la Baule sous Mitterand en 1990, mettait clairement en garde les dirigeants africains accrochés depuis plusieurs décennies à leurs fauteuils  présidentiels en Afrique.

 

Mitterand avait prévenu que l’aide de la France serait désormais liée aux efforts des états africains pour la démocratie.

 

Mais c’était sans compter sur les récalcitrants, parmi lesquels, le général d’armée Moussa Kaba Traoré, du haut de ses 22 ans de pouvoir sans discontinuité traversant les méandres du CMLN (comité militaire de libération nationale, organe militaire auteur du coup d’état du 19 novembre 1968 au Mali) et de l’UDPM (Union démocratique du peuple malien, parti unique au pouvoir de 1979 à 1991 au Mali).

 

“La démocratie n’est pas une camisole de force” disait Moussa Traoré drapé de son boubou richement brodé.

 

Ses arguments?

 

Il pensait qu’il avait déjà de la “démocratie” au Mali avec “l’arbre à palabres” et l’udpm et qu’il n’était pas nécessaire d’importer le pluralisme démocratique au Mali comme cela est connu à l’Occident.

 

A l’école du parti UDPM on enseignait que “le parti est unique et il est l’expression de l’unité nationale”.

 

Pour les congrès du parti unique, Moussa trônait ” la démocratie au sein du parti”.

 

Sa conception de la démocratie était donc plus proche d’un pouvoir pyramidale à la Corée du Nord où les débats démocratiques” pour les sujets concernant la vie de la nation s’effectuaient au sein de l’organe du parti unique censé unifier tous les maliens.

 

Mais le problème est que dans ce système de parti unique il n’y avait pas assez de place pour les libertés individuelles, surtout les libertés d’opinion et d’association.

 

Moussa avait sous la pression de vent d’ouverture venu d’Europe, libéralisé la presse écrite et la radiodiffusion.

 

Mais il était encore allergique aux regroupements et aux manifestations mêmes pacifiques même s’il avait autorisé la création d’associations politiques tels que le CNID et l’Adema associations.

 

Il avait sous estimé la fronde populaire, car en 23 ans de pouvoir, son régime n’a pas beaucoup investi dans le développement socio économique du Mali qui était classé parmi les plus pauvres du monde.

 

Mais sur le plan de la defense nationale, l’armée était beaucoup mieux gérée qu’aujourd’hui et mieux gérée par rapport aussi aux années post 26 mars 1991.

 

Aussi l’école malienne n’était pas très perturbée en son temps, mises à part les périodes de grèves de Boniface dans les années 70, Cabral dans les années 80, et Oumar Mariko en 1991.

 

Les enseignants maliens étaient même très demandés au Gabon et en Côte d’ivoire du temps de Moussa Traoré, mais aujourd’hui si vous regardez les vidéos de l’émission Case Saramaya d’Africable Télévisions, vous verrez le niveau réel actuel très bas des étudiants maliens.

 

Mais la baise tendancielle du niveau de l’école malienne a bien commencé sous Moussa Traoré depuis du temps du colonel Youssouf Traoré dans les années 70 et du général Sekou Ly dans les années 80, puis Bakary Traoré.

 

C’est encore le régime de Moussa Traoré qui avaient fermé les écoles de formations des maîtres IPEG et ENSEC à cause des difficultés financières de l’état.

Donc le manque d’enseignants qualifiés dans les années 90 est aussi imputable aux choix budgétaires du régime de Moussa.

 

Cependant le coup de grâce porter à l’enseignement fondamental et même secondaire dans les années 90 au Mali est dû en grande partie au programme NEF (nouvelle école fondamentale) d’Alpha Oumar Konaré.

 

Sous Moussa Traoré, les routes au Mali étaient en piteux états, l’électricité et l’eau potable était un luxe pour la majorité des maliens et elles le sont aujourd’hui aussi.

 

Du temps de Moussa Traoré les fonctionnaires, surtout les enseignants pouvaient faire 6 mois sans être payés.

Et avec la sécheresse de 1985, le pays était sinistré et bénéficiait de programme d’aides alimentaires des organisations internationales et des ONG.

 

Il y a du mieux dans les paiements des salaires des fonctionnaires aujourd’hui au Mali mais l’administration malienne est devenue l’une des plus corrompues de l’Afrique mais également l’une des plus incompétentes 25 ans après la chute de Moussa Traoré.

 

Sous Moussa les programmes d’ajustement structurels et les difficultés budgétaires de l’État ont conduit dans les années 80 à de vastes programmes de départs  volontaires à la retraite dans des conditions calamiteuses mais aussi de privatisations et l’introduction d’un concours d’accès à la fonction publique qui ont contribué à augmenté la pauvreté dans le pays et à augmenter le taux de chômage des jeunes.

 

Il faut noté aussi que ces privatisations calamiteuse ont continué après la chute de Moussa Traoré.

 

Sans pouvoir d’achat pour les adultes et sans perspectives d’emplois pour les jeunes, Il était donc logique qu’à cause de l’immobilisme du régime de Moussa face à des difficultés socio économiques réelles des maliens, il fallait de l’ouverture politique en apportant des idées et des solutions politiques nouvelles dans le pays.

 

Le mouvement démocratique était supposé être l’étendard de cette alternative politique au Mali en mars 1991 par l’introduction du pluralisme politique dans pays.

 

C’est pour cela qu’à l’unisson, élèves et étudiants, barreau malien, associations politiques, associations de jeunes, associations des partants volontaires à la retraites, organisation de droit de l’homme, organisations féminines, associations de demandeurs d’emplois ce sont tous lancés dans un soulèvement populaire qui a conduit à la chute du régime de Moussa le 26 mars 1991 arrêté par les militaires du CSP (comité du salut du peuple) devenu CTSP (comité transitoire pour salut du peuple).

 

Mais 25 ans plus tard, même si le peuple malien a plus de liberté de paroles et que l’opposition politique n’a plus besoin de se cacher pour critiquer l’action du gouvernement, les difficultés socio-économiques du pays sont toujours là et le pays reste toujours parmi les plus pauvres du monde.

 

Sur le plan des infrastructures (routes, centres de santé et écoles, télécommunications, etc) beaucoup d’efforts ont été faits par rapport au temps de Moussa Traoré, mais la corruption, le laisser-aller et la gabegie financière ont sapé la qualité de l’enseignement, la defense nationale, la sécurité dans le pays, la qualité des soins et même la qualité des ouvrages construites aujourd’hui.

 

Avec le régime IBK le problème est encore plus grave car c’est un fléchissement du niveau des investissements publics conjugué à la hausse de la corruption qui inquiète les observateurs avisés.

 

La clanisation du pouvoir avec des relents familiaux et le tout dans une arrogance Soundiatatesque qui fait fi de l’état désastreux du pays pour gaspiller chaque jour le peu de ressources financières de l’état dans des futilités.

 

IBK semble n’œuvrer que des “accords de paix” édulcorés et ignore royalement les difficultés quotidiennes des maliens qui sont la sécurité, l’emploi, le pouvoir d’achat, l’éducation, la santé et un cadre de vie décent.

 

Mais pire encore il semble avoir une allergie aux critiques de son régime et pense pouvoir caporaliser une nation qui a acquis sa liberté de parole dans le sang et sous le soleil ardent voilà un quart de siècle.

 

Dormez en paix les martyrs du 26 mars, vous avez allumé les flambeaux de la liberté au Mali et nous ne laisserons aucun autre régime politique caporaliser le peuple souverain du Mali.

 

UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI

 

 

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