Chers concitoyens, ces ambulances que nous entendons avant de les voir n’ont qu’un objectif : transporter en toute sécurité des patients dans les centres médicaux, les hôpitaux, les cliniques ou de les ramener à domicile.
Alors pourquoi ne cédons-nous pas le passage spontanément ? Ces hommes et femmes dans l’ambulance n’ont que le souci de sauver cette vie entre leurs mains, mais nous ne nous en soucions pas, jusqu’au jour où ce sera à notre tour de rouler derrière ce véhicule, qui transport un être cher !
Dans ces ambulances, il y a quelqu’un dont l’état de santé inquiète un parent proche ; un blessé grave, une personne en détresse respiratoire, un patient dans un coma, un enfant victime d’accident domestique, un brûlé grave… Autant de cas que seuls les hommes et femmes (ambulanciers, pompiers, secouristes…), dont nous saluons l’action qui va bien au-delà de faire le job pour le salaire du mois, ont les compétences pour mesurer la gravité de leur état et pour leur prodiguer les soins appropriés.
Par méconnaissance, beaucoup ne font pas la différence entre l’avertisseur sonore d’une ambulance ou des pompiers et les autres sons. Eh bien, si vous entendez 3 tons (pin pon pin) ou 2 tons (pin pon) c’est une ambulance ou le véhicule des pompiers. Et donc cédez le passage !
Par le décret n°2023-0509/PT-RM du 12 septembre 2023 les autorités maliennes ont fixé les conditions de l’usage des voies ouvertes à la circulation publique et de la mise en circulation des véhicules ; art 14 alinéa 9b ; je cite : “Aux véhicules destinés aux transports des blessés, malades et dépouilles mortuaires faisant usage de signaux sonores et/ou lumineux ; ces signaux ne peuvent être employés que lorsque l’urgence le requiert. A cet effet, les véhicules transportant, à titre occasionnel, les blessés et les malades peuvent, exceptionnellement, faire usage de leurs feux de détresse”.
L’inobservation de cette règle appelle une contravention de 15 000 F CFA telle que stipulée dans l’article 120 alinéa 1.d du même décret.
Autre chose de dangereux et d’irresponsable comme pratique que nous constatons très souvent sans rien pouvoir y faire, ce sont les conducteurs qui suivent une ambulance ou un véhicule de pompier pour profiter du vide derrière eux ; à vive allure en plus et sans guère se soucier d’une probable collision avec l’ambulance, un piéton, un autre véhicule… Le manque de courtoisie au volant est si flagrant qu’il arrive que nous soyons témoins d’empoignades dans la circulation, entre particuliers et conducteurs de Sotrama (moyen de transport urbain), entre deux motocyclistes…
Pourtant oh combien le code de la route et les écoles de conduite (auto-écoles) appellent à la prudence, au respect des règles de circulation, et rappellent que la vie est précieuse. C’est à se demander combien de personnes ont réellement eu le permis dans les règles ! Certaines attitudes devraient valoir un retrait de permis !
Il n’y aura certainement jamais assez d’ambulances, de véhicules pompiers pour sauver tant de vies menacées à chaque seconde, mais au moins pour celles qui sont embarquées dans cette course à grande vitesse contre la mort, ayons la courtoisie de ne pas bloquer le passage car nous ne savons pas qui est dedans. Penser à sauver l’autre est un acte citoyen et notre devoir.
Parce que c’est Notre Mali !
Muriel Jules
Source: Mali Tribune