Décédé le 25 décembre dernier à Paris des suites de la Covid-19, l’ex-Chef de file de l’Opposition, Ministre, président de la commission de l’UEMOA et plusieurs fois candidats malheureux à la présidentielle, a été inhumé le vendredi 1er janvier dernier. Il repose désormais au cimetière de Sogoniko en Commune VI du district de Bamako.
La dépouille de Soumaïla Cissé est arrivée en terre malienne le 31 décembre dernier. Elle a été accueillie par des amis, des collaborateurs, la famille politique et biologique du défunt dans une atmosphère mélancolique empreinte de tristesse et parsemée de larmes et de désolation. Ses obsèques se sont déroulées le lendemain vendredi saint au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba.
» En partance pour Bamako pour présenter mes condoléances et assister aux obsèques de mon regretté ami Soumaïla Cissé, je me suis vu imposer une interdiction de sortie du territoire « , a regretté dans un post sur Twitter, Cellou Dalein Diallo, ami du défunt et candidat malheureux à la présidentielle guinéenne. Cette situation a empêché l’Opposant à prendre part aux obsèques qui a réuni des personnalités de premier plan dont l’actuel Premier ministre Moctar Ouane, plusieurs ex-Premier ministres, des leaders politiques de l’Opposition comme de l’ex-majorité présidentielle, des anonymes, des diplomates, entre autres.
Un père avec une vision claire pour le Mal
» Ta mort est pleine de symboles. Tu es un homme exceptionnel et un homme de Dieu…Nous nous sommes battus bec et oncles pour ta libération. Tu nous es revenu six mois et treize jours après. Comment pouvions-nous imaginer que tu allais nous quitter juste deux mois et 15 jours plus tard. Eh oui ! Comme si tu étais revenu juste pour faire tes à Dieu « , a déclaré Bocar Cissé, le fils du défunt.
Selon lui, son » père n’était motivé ni par les avantages ni par les honneurs mais par la volonté profonde d’améliorer le quotidien de ses concitoyens « . » Papa nourrissait de grandes ambitions et avait une vision claire pour le Mali « , a-t-il affirmé en révélant que son père a » passé beaucoup de temps à tracer le schéma de sortie de crise pour le Mali dans le sable » lors de sa captivité dans le grand Sahara.
Des militants sous le choc
La mort de Soumaïla Cissé a été un » choc » pour l’URD et » les militants sont toujours sous ce choc » selon Maître Demba Traoré, qui estime que l’ex-Chef de file de l’Opposition » était finement structuré « . Ses amis, collaborateurs et camarades de Dakar ont estimé qu’il » laisse un vide incommensurable « . Selon Souleymane Koné, porte-parole du G88, Soumaïla était » le porte-parole de fait de toutes les aspirations du Mali » et » a consacré sa vie au combat pour le développement du Mali et de l’Afrique « .
Un républicain hors norme
Pour Bokary Téréta, » Soumaïla Cissé est un homme de bien « . Il a salué le fait que l’Opposition dirigée par le défunt n’a à aucun moment débouché sur une quelconque barbarie. Abdrahamane Diarra, président des Jeunes de l’URD, a renchéri que l’ex-triple candidat à la présidentielle était » un républicain hors norme » qui » a su incarné une opposition forte, constructive et respectueuse des valeurs républicaines et démocratiques « . Le défunt était, selon Choguel Kokalla Maïga, pragmatique, un leader contemporain et non un idéologue dogmatique. Après une oraison funèbre riche en émotion faite par Pr Salikou Sanogo, 1er vice-président de l’URD, puis la prière funéraire, la dépouille de l’exotage, libéré le 8 octobre dernier, a été escortée et conduite par une foule nombreuse au cimetière de Sogoniko où il repose désormais aux côtés de ses parents. Pour rappel, Soumaïla Cissé est décédé le 25 décembre 2020 à l’âge de 71 ans. Il a été trois fois candidat malheureux à la présidentielle de 2002 à 2020, plusieurs fois ministre. Il a été aussi président de la commission de l’UEMOA. Il est le président-fondateur du parti URD. Capturé par des jihadistes le 25 mars 2020 alors qu’il battait campagne pour les législatives, il a été libéré le 8 octobre 2020 en même temps que trois ex-otages occidentaux en échange, entre autres, de plus de 200 terroristes. Il était le grand favori pour la prochaine présidentielle devant se tenir début 2022.
Moussa Sayon CAMARA
Source : l’Indépendant