Ça pue depuis quelque mois dans l’antre de l’activisme pour la transparence dans l’exploitation des mines (ITIE). Le maître des lieux ne fait plus l’unanimité.
L’ITIE, c’est l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives.
En langage plus clair, c’est le gendarme que la société civile, au plan international, a mis en place pour << promouvoir la conscientisation des populations sur la façon dont les Etats gèrent leur pétrole, leur gaz et leurs ressources minières >>. Son secrétaire international est basé à Oslo, en Norvège. L’Extractive Industries Transparency Initiative (EITI) est donc une sorte d’ONG internationale à but non lucratif (ne cherche pas l’argent) qui veut jouer le rôle de chien de garde et gendarme afin d’obliger les Etats à respecter le règles de la transparence dans le domaine minier.
L’ITIE compte à ce jour 51 branches (51 pays membres) dont 31 déclarés conformes avec les normes 2011 de l’ITIE. Parmi eux le Mali (en bon élève, le Mali ne pouvait se classer que parmi les branches qui portent le label ‘‘ conforme ’’ ; qui est très important). Chaque branche (pays) est dirigée par une personnalité (y compris des anciens ministres). Ce poste est aujourd’hui occupé au Mali par Boubacar Sidiki THIENTA. Il a été nommé à cette place en 2014.
Avant l’arrivée de THIENTA, le secrétaire permanant de l’ITIE-Mali, l’entité était discrète, inconnue au bataillon et ne faisait aucune vague. Mais depuis quelque mois, le gendarme de la société des mines du Mali fait le buzz. Elle fait parler d’elle à travers un sourd grondement qui enfle de jour en jour. Cet état de fait a commencé dès l’arrivée de THIENTA aux affaires. Pour commencer, il n’est pas un fonctionnaire de l’Etat. Ensuite, ses diplômes sont mis en doute par une partie des cadres de la maison ITIE. Sortant de l’ENI-promotion 1982-86 le géologue THIENTA revendique deux diplômes aux USA_ il lui revient de clarifier la situation sur ce point.
Les cadres reprochent aussi au permanent son ‘‘ incompétence ’’. Le Mali a été jugé conforme après des efforts ; << ces efforts et progrès sont en train de régresser et le Mali risque de perdre sa conformité ou d’être rétrogradé >> avant la fin de cette année. Telle est l’inquiétude principale de ces cadres, qui, par ailleurs, reprochent au permanent ses méthodes de travail, son leadership et ses insuffisances dans l’effort et le rendement.
Par ailleurs son traitement mensuel qui serait de 1 200 000 francs CFA/mois épuiserait l’essentiel des ressources de la maison ITIE. Il n’échappe pas non plus à l’accusation d’abus sociaux et d’accaparement des dotations du service pour sa personne et sa famille. La transparence ne serait pas non plus de mise dans cette maison de sentinelle dédiée à la transparence. En désespoir de cause, des cadres auraient claqué la porte ; à l’image du chargé de communication Djakaridja FOMBA.
Bref, à l’ITIE-Mali, quelque chose de neuf. Mais ce neuf-là, il ne sent pas bon. Le ministre Tiemoko SANGARE ne peut pas rester indifférent.
Tientiguiba DANTE
Source: Le Matin